tag:blogger.com,1999:blog-50139790677045230632024-03-14T08:22:08.344+01:00EsthénieAurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.comBlogger25125tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-402309551251676792010-01-23T11:43:00.002+01:002010-01-23T11:50:00.490+01:00Aristote : les prémisses de la justice sociale ? - III<div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/S1rTFjE12gI/AAAAAAAAAM0/aoc9EidvjLQ/s1600-h/Greek_coin_tetradrachme_panathenaic_games-3.png"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 320px; height: 300px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/S1rTFjE12gI/AAAAAAAAAM0/aoc9EidvjLQ/s320/Greek_coin_tetradrachme_panathenaic_games-3.png" alt="Aristote justice sociale" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5429884393016908290" border="0" /></a>
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<br />
<br /><div style="text-align: left;"><span style="font-family: georgia;font-family:georgia;font-size:100%;" ><b>Genèse de la justice</b></span><span style="font-family: georgia;font-size:100%;" >
<br /></span><meta equiv="CONTENT-TYPE" content="text/html; charset=utf-8"><title></title><meta name="GENERATOR" content="OpenOffice.org 3.1 (Win32)"><style type="text/css"> <!-- @page { margin: 2cm } P.sdfootnote { margin-left: 0.5cm; text-indent: -0.5cm; margin-bottom: 0cm; font-size: 10pt } P { margin-bottom: 0.21cm } A.sdfootnoteanc { font-size: 57% } --> </style> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%; font-family: georgia;" align="JUSTIFY"><span style="font-size:100%;"><i>La légalité de l'égalité</i></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%; font-family: georgia;" align="JUSTIFY"> <span style="font-size:100%;">Avec l'isonomie ce qui est au fond entériné c'est que la légalité doive se penser en tant qu'égalité, que ces deux notions sont indissociables. C'est bien cette conception de la justice qui fait écrire à Aristote : « Le juste (</span><span style="font-size:100%;"><i>dikaios</i></span><span style="font-size:100%;">), donc, est ce qui est conforme à la loi et ce qui respecte l'égalité (</span><span style="font-size:100%;"><i>isos</i></span><span style="font-size:100%;">) […]. »<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a> A la source de la justice se tient une équivalence de la légalité et de l'égalité. Mais la justice ne peut pas seulement se restreindre à un fondement à la forme axiomatique, ce qui nous pousserait à la penser comme une entité immuable, immobile. Elle doit s'élaborer comme un rapport entre un acte et une situation, elle est donc une entité en mouvement, en relation avec plusieurs termes : l'agent, les autres citoyens, les biens et la situation où l'acte a lieu. La justice est pour Aristote une disposition de l'agent à « exécuter les actes justes, c'est-à-dire qui entraîne à agir justement et à souhaiter tout ce qui est juste »<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote2anc" href="#sdfootnote2sym"><sup>2</sup></a>. Autrement celui qui est disposé à agir justement est celui qui trouvera dans les limites de la légalité la façon d'agir avec égalité, de façon équitable. Élaborer une action juste c'est élaborer une action qui se veut équitable pour les différents partis en présence, elle est donc « une sorte de moyenne », en un sens presque littéral. Cette moyenne est justement celle du rapport entre les différents termes, plus précisément entre quatre termes selon Aristote :</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%; font-family: georgia;" align="JUSTIFY"><span style="font-size:100%;">
<br /></span> </p> <ul style="font-family: georgia;"><li><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: 13pt;font-size:100%;" >Il faut donc nécessairement que le juste implique à tout le moins quatre termes, puisque les personnes pour lesquelles une répartition se trouve juste sont au moins deux et que les choses impliquées forment deux parts.<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote3anc" href="#sdfootnote3sym"><sup>3</sup></a></span></p> </li></ul> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%; font-family: georgia;" align="JUSTIFY"><span style="font-size:100%;">
<br /></span> </p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%; font-family: georgia;" align="JUSTIFY"><span style="font-size:100%;">Le rapport d'équivalence entre les biens s'établit en fonction du rapport entre les personnes. L'injustice naît justement d'un dérèglement de ce rapport d'équivalence. Mais si le rapport « Agent A / Agent B » doit guider le rapport « Bien C / Bien D » ; cela implique qu'un rapport entre deux personnes dotées de qualités dicte le rapport entre deux quantités. Le qualitatif guide donc le quantitatif. Cela pose cependant la question de savoir quel va être l'étalon permettant de juger de ce rapport qualitatif. L'étalon va être le mérite, lequel varie selon les différents régimes : en démocratie, c'est la condition libre ; dans une oligarchie, c'est la richesse ou la qualité du lignage ; dans une </span><span style="font-size:100%;">aristocratie, c'est la vertu. Cela signifie-t-il pour autant que l'isonomie qui déclare l'égalité des agents déclare par là même la stricte égalité des biens ? Étant donné que les agents concernés sont tous de mérité égal, car tous de condition libre, la légalité doit-elle alors mener à une égalité rigoureuses des biens ? Aristote ne le dit pas, mais nous verrons plus tard qu'en tout cas ne pas tenir compte un minimum de cette équivalence peut avoir de fâcheuses conséquences.</span></p> <div style="font-family: georgia;" id="sdfootnote1"> <p class="sdfootnote" align="JUSTIFY"><span style="font-size:100%;"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="#sdfootnote1anc">1</a>ARISTOTE,<i>Éthique à Nicomaque</i>, V, 2, 1129a</span></p> </div> <div style="font-family: georgia;" id="sdfootnote2"> <p class="sdfootnote"><span style="font-size:100%;"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote2sym" href="#sdfootnote2anc">2</a><span lang="en-US"><i>Ibid</i></span><span lang="en-US">., </span><span lang="en-US">V, 1, 1129a</span></span></p> </div> <div style="font-family: georgia;" id="sdfootnote3"> <p class="sdfootnote" align="JUSTIFY"><span style="font-size:100%;"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote3sym" href="#sdfootnote3anc">3</a><span lang="en-US"><i>Ibid</i></span><span lang="en-US">.,V, 6, 1131a</span></span></p> </div>
<br /></div></div>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-56272466661104797322010-01-16T11:12:00.004+01:002010-01-23T11:43:59.791+01:00Aristote : les prémisses de la justice sociale ? - II<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/S1GRbrZdiSI/AAAAAAAAAMs/9O5aCTCDqmc/s1600-h/Greek_coin_tetradrachme_panathenaic_games-3.png"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 300px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/S1GRbrZdiSI/AAAAAAAAAMs/9O5aCTCDqmc/s320/Greek_coin_tetradrachme_panathenaic_games-3.png" alt="justice sociale aristote" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5427278930650171682" border="0" /></a>
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<br /><meta equiv="CONTENT-TYPE" content="text/html; charset=utf-8"><title></title><meta name="GENERATOR" content="OpenOffice.org 3.1 (Win32)"><style type="text/css"> <!-- @page { margin: 2cm } P.sdfootnote { margin-left: 0.5cm; text-indent: -0.5cm; margin-bottom: 0cm; font-size: 10pt } P { margin-bottom: 0.21cm } A.sdfootnoteanc { font-size: 57% } --</style><span style="font-family: georgia;font-size:130%;" ><b> <span style="font-size:100%;">Genèse de la justice</span></b></span> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%; font-family: georgia;" align="JUSTIFY"></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%; font-family: georgia;" align="JUSTIFY"> <span style="font-size:100%;"><i>La même justice pour tous : l'isonomie.</i></span> </p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%; font-family: georgia;" align="JUSTIFY"> <span style="font-size:100%;">La réflexion d'Aristote, bien que singulière, n'en est pas moins celle d'une époque où l'idée de justice se transforme radicalement. Elle fut assurément nourrie par les réformes institutionnelles qu'a connues Athènes au VI<sup>e </sup></span><span style="font-size:100%;">siècle avant J.-C., en particulier par l'avènement de l'isonomie démocratique, c'est-à-dire le moment où la loi (</span><span style="font-size:100%;"><i>nomos</i></span><span style="font-size:100%;">) devient la même (</span><span style="font-size:100%;"><i>iso</i></span><span style="font-size:100%;">) pour tous, en somme l'égalité devant la loi. On peut voir dans l'élaboration de l'isonomie, l'apparition de préoccupations nouvelles, notamment celle de l'effectivité de cette égalité légale. La première étape de la mise en place de l'isonomie s'est déroulée en 594 avant J.-C. avec les réformes promulguées par Solon. Ce dernier exigea que les lois s'appliquassent à tous les citoyens, nobles ou plus modestes. Cette nouvelle élaboration de la justice eut pour fin de résoudre la crise sociale entre les Eupatrides et les nobles, son premier objectif fut de permettre à la cité de ne pas céder à la sédition. Néanmoins cette égalité face à la loi n'était pas une égalité politique pour autant : le pouvoir était soumis au cens, ainsi seuls les citoyens les plus riches y prenaient part. La seconde étape de l'isonomie, menée par Clisthène en 508 et 507 avant J.-C., visa à faire de cette égalité face à la loi, une véritable égalité politique. Dès lors, l'ensemble des hommes libres de plus de dix-huit ans purent prendre part au pouvoir. L'isonomie ainsi comprise s'étendit alors à la cité toute entière, ne se limitant plus à une poignée d'oligarques. Il faut préciser que par « cité toute entière », on ne comprend paradoxalement ni les femmes ni les esclaves ni les métèques. Penser par conséquent qu'on ne peut alors pas parler d'égalité politique du fait de l'exclusion de certains groupes d'individus serait commettre un anachronisme, ce serait calquer notre conception moderne de l'égalité politique sur celle des anciens Grecs. Or, il ne s'agit pas là de « comparer l'incomparable »<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a>. </span> </p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%; font-family: georgia;" align="JUSTIFY"> <span style="font-size:100%;">Ce qu'illustre l'isonomie c'est une nouvelle répartition des pouvoirs politiques, une plus juste distribution. Ce caractère distributif du pouvoir et de la justice est donc en parfaite rupture avec l'idée d'une justice émanant d'un pouvoir transcendant, hors d'atteinte. La justice demeure sacrée, car elle est ce qui règle la communauté, mais devient immanente. Ce n'est donc pas encore une justice sociale comme on l'entend de nos jours, mais c'est déjà une justice dans la cité et portée par chaque citoyen.</span></p> <div style="font-family: georgia;" id="sdfootnote1"> <p class="sdfootnote" align="JUSTIFY"><span style="font-size:100%;"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="#sdfootnote1anc">1</a>Nous reprenons ici l'expression de Marcel Detienne extraite de l'ouvrage éponyme<strong><span style="font-weight: normal;"> </span></strong><strong><i><span style="font-weight: normal;">Comparer l'incomparable</span></i></strong><strong><span style="font-weight: normal;">, Paris, Editions du Seuil, coll. « La librairie du XX</span></strong><strong><sup><span style="font-weight: normal;">e</span></sup></strong><strong><span style="font-weight: normal;"> siècle », 2000 </span></strong></span> </p> </div>
<br />Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-88544614987809049782010-01-10T10:29:00.005+01:002010-01-10T10:58:15.739+01:00Aristote : les prémisses de la justice sociale ? - I<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/S0mfiZZGw3I/AAAAAAAAAMc/OqLgEmlvlfg/s1600-h/Greek_coin_tetradrachme_panathenaic_games-3.png"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 300px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/S0mfiZZGw3I/AAAAAAAAAMc/OqLgEmlvlfg/s320/Greek_coin_tetradrachme_panathenaic_games-3.png" alt="justice sociale aristote" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5425042639425028978" border="0" /></a>
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<br /><div style="text-align: justify; font-family: georgia;font-family:georgia;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: italic;">A la suit</span>e <span style="font-style: italic;">du papier sur<a href="http://esthenie.blogspot.com/2008/07/la-solitude-du-sage-aristotlicien.html"> La solitude du sage aristotélicien</a>, je vous propose de s'intéresser à la notion toute contemporaine de "justice sociale". N'est-elle pas déjà en germe chez Aristote ? J'essaie de livrer quelques éléments de réponse par une lecture croisée des </span>Ethiques<span style="font-style: italic;">, des </span>Politiques<span style="font-style: italic;">. Bonne lecture.</span>
<br /><span style="font-style: italic;"></span>
<br /><span style="font-style: italic;"></span></span><meta equiv="CONTENT-TYPE" content="text/html; charset=utf-8"><title></title><meta name="GENERATOR" content="OpenOffice.org 3.1 (Win32)"><style type="text/css"> <!-- @page { margin: 2cm } P.sdfootnote { margin-left: 0.5cm; text-indent: -0.5cm; margin-bottom: 0cm; font-size: 10pt } P { margin-bottom: 0.21cm } A.sdfootnoteanc { font-size: 57% } --> </style> </div><meta equiv="CONTENT-TYPE" content="text/html; charset=utf-8"><title></title><meta name="GENERATOR" content="OpenOffice.org 3.1 (Win32)"><style type="text/css"> <!-- @page { margin: 2cm } P.sdfootnote { margin-left: 0.5cm; text-indent: -0.5cm; margin-bottom: 0cm; font-size: 10pt } P { margin-bottom: 0.21cm } A:link { so-language: zxx } A.sdfootnoteanc { font-size: 57% } --> </style> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%; font-family: georgia;" align="JUSTIFY"><span style="font-size:100%;">Les démocraties occidentales tiennent pour acquis l'égalité de tous entre tous. Néanmoins à cette égalité de droit ne répond pas une égalité de fait. De nombreuses disparités grévent la société. C'est dans ce contexte qu'a émergé la problématique de la « justice sociale ». Cette idée n'est pas celle d'aboutir à une stricte égalité de fait, comme c'est le cas au plan juridique, mais au moins d'éviter les injustices. La prise en compte de ces injustices est devenue une tâche indispensable que l'égalité juridique ne peut plus dissimuler. Dès lors, on voit se distinguer deux sphères de la justice, celle de la l'égalité (en droit) et celle de l'équité (en fait). La distinction de ces deux notions n'est quant à elle pas une création contemporaine. On la trouve sous la plume d'Aristote, au cinquième livre de l'</span><span style="font-size:100%;"><i>Éthique à Nicomaque</i></span><span style="font-size:100%;">. Ainsi si les préoccupations de justice sociale actuelles ont mené à une telle distinction, ne se peut-il pas qu'Aristote par cette même distinction ait voulu pointer le même problème ? Son époque fut aussi celle de disparités matérielles malgré une certaine égalité juridique. Bien sûr, on ne peut pas vouloir à tout prix confondre deux époques séparées par deux millénaires et demi, néanmoins la question semble légitime<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a>. Afin de l'éclaircir on tâchera d'observer la constitution de l'idée de justice chez Aristote. Il ne s'agira pas d'offrir une étude de la typologie rigoureuse présente au cinquième livre, mais plutôt de se concentrer sur les rapports entretenus par l'égalité juridique (</span><span style="font-size:100%;"><i>isonomia</i></span><span style="font-size:100%;">) et l'équité (</span><span style="font-size:100%;"><i>epikieia</i></span><span style="font-size:100%;">). Enfin cette conception de la justice sert des buts, on observera lesquels et en quel sens ils permettent de parler de justice sociale.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%; font-family: georgia;" align="JUSTIFY"><span style="font-size:100%;">
<br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%; font-family: georgia;" align="JUSTIFY"><span style="font-size:100%;">La suite prochainement...</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%; font-family: georgia;" align="JUSTIFY"><span style="font-size:100%;">
<br /></span></p> <div style="font-family: georgia;" id="sdfootnote1"> <p class="sdfootnote" align="JUSTIFY"><span style="font-size:100%;"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="#sdfootnote1anc">1</a>La question semble en effet se poser en ces termes dans les études aristotéliciennes de ces quinze dernières années : « Tous les problèmes de justice posés par la philosophie politique d'Aristote trouvent leur origine dans ce simple fait que la communauté des citoyens réunit des êtres égaux sous le rapport de la liberté, mais par ailleurs susceptibles de multiples inégalités. » (BODÉÜS Richard, <strong><i><span style="font-weight: normal;">Aristote, la justice et la cité</span></i></strong><strong><span style="font-weight: normal;">, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Philosophies », 1996, p.66)</span></strong></span></p> </div> Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-77215477586740864272009-12-05T19:06:00.004+01:002009-12-05T19:14:45.436+01:00Ambivalence de la communication<div style="text-align: justify;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/SxqhbPGod8I/AAAAAAAAALE/5X_18AX0Y4c/s1600-h/ambivalence-communication.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 135px; height: 276px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/SxqhbPGod8I/AAAAAAAAALE/5X_18AX0Y4c/s320/ambivalence-communication.jpg" alt="ambivalence de la communication" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5411815391521961922" border="0" /></a><br /><br /><span style="font-family:trebuchet ms;"> <span style="font-size:100%;">De prime abord, les choses sont claires et évidentes. La communication dit ce qu’elle est sans contrefaçon. Elle est une mise en commun, un partage, que sa racine en témoigne ! Elle présuppose un espace commun, un </span><span style="font-style: italic;font-size:100%;" >oikouménè</span><span style="font-size:100%;">, où le partage de la langue conduit tous les autres, de l’amitié au commerce. Pourtant, aussi rapidement qu’elle se laisse définir, l’idée de communication dans sa pratique, autant ancienne qu’actuelle, laisse sa place à ce qu’on pourrait appeler une stratégie langagière. En arborant les atours du partage, elle tâche de convaincre, de dominer. Dans le dialogue, se trament les desseins de la persuasion. C’est alors la naissance de la rhétorique. C’est là un changement pour le moins paradoxal que de passer d’un beau dialogue mu par une </span><span style="font-style: italic;font-size:100%;" >philia </span><span style="font-size:100%;">toute aristotélicienne à une harangue démosthénienne. Car si la communication comme stratégie veut se donner les airs d’un dialogue afin de tisser plus fortement ses rets, elle n’en reste pas moins un leurre. En effet, rien ne l’éloigne plus du dialogue véritable que sa posture qui, au contraire, désamorce toute réplique en retour, abolit tout mouvement. Le bon stratège va tâcher de littéralement laisser son audience bouche-bée. Elle prévient d’éventuelles reprises, neutralise les rectifications, elle grave la parole dans le marbre. Elle s’immunise contre toute récupération postérieure. Il y bien là un antagonisme entre le dialogue véritable, fait des amis (pensons au conseil) et la stratégie qui est le fait de la guerre.</span></span><span style="font-size:100%;"><br /></span> <span style="font-family:trebuchet ms;font-size:100%;">En définitive, l’élément prédominant de la stratégie, qu’elle sert toujours, c’est la volonté de victoire sur autrui. Or ceux qui cherche la <span style="font-style: italic;">nikè</span>, ne dialoguent pas mais se disputent pour l’obtenir. Or, là où règne l’éristique il n’y pas de place pour un échange sincère. Il y a sans doute ici des choses à comprendre pour qui tâcherait de saisir l’ambivalence du rôle de la communication à l’heure actuelle, censée créer du "lien social" par le dialogue et pourtant toujours forcée par d’autres impératifs, qu’ils soient économiques ou politiques.</span></div>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-38341678423301586042009-11-06T21:56:00.012+01:002009-11-29T14:42:27.867+01:00Faulkner et moi<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/SvSOliZ-rWI/AAAAAAAAAKc/SWmRnghZJ74/s1600-h/faulkner.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 250px; height: 320px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/SvSOliZ-rWI/AAAAAAAAAKc/SWmRnghZJ74/s320/faulkner.jpg" alt="Faulkner" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5401098628666142050" border="0" /></a>
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<br /><div style="text-align: justify;"> Assurément, c’était le soir du vingt et un juin, au bord du canal. De l’autre côté de la rive se dessinaient des mines ahuries et béates plantées sur des corps hébétés par l’alcool et la musique tonnante. Quittant cette foule ivre d’insomnie, la discussion se poursuivit, le thème restait le même : les lectures passées, en cours, à venir. A cela pourraient s’ajouter les lectures souhaitées, avortées, entamées puis abandonnées et une foule d’autres encore différentes. Mon ami, à son habitude, se ravissait des descriptions de <span style="font-style: italic;">Crimes et Châtiments</span>, comme il le disait souvent d'un enthousiasme résolu, elles sont nombreuses et pourtant si supportables ! La place ensuite à Pierre Michon. Nous louions sa délicatesse précise, sa finesse qui ne devient jamais précieuse. Enfin, il est limousin et cela suffisait pour recevoir notre sympathie. Vint finalement le cas « Faulkner ». Il s’agissait bien là pour moi d’un « cas », mon compère le savait. Je me plains de ne strictement rien y comprendre, de rien y voir. Car le problème que j’évoquais alors ne s’est toujours pas résolu. L’objet était clair : je n’avais rien compris à <span style="font-style: italic;">Le Bruit et la Fureur</span>. Je n’y avais rien vu, avait parcouru l’ouvrage en aveugle tout le long. La faute non pas tant à sa narration originale mais plutôt à une sorte de cécité maladroite de ma part. Le brave Faulkner, auteur <span style="font-style: italic;">pleiadisé</span>, résident de la littérature universelle ne devait sans doute y être pour rien. La faute à moi, petit philistin précieux ! Voici pourquoi je présentais cette situation comme un « problème ». Mon camarade me rassura, bienveillant, me vanta alors « l’incroyable ambiance » qui régnait dans <span style="font-style: italic;">Sanctuaire</span>. Sans doute empressé, j’y vis un espoir auquel s'accrocher, peut-être aurais-je la chance d’entrer dans les vues du grand William. Ou peut-être pas. Le verdict ne fut pas long. Les quelques centaines de pages de <span style="font-style: italic;">Sanctuaire </span>déchiffrées, je dus m’y résigner, une fois encore, je n’y avais rien lu. J’y avais bien senti les relents du sud, ses vapeurs d’alcool distillées en catimini, ses établissements de luxure, mais au-delà je n’y vis toujours rien. Je ne parvins pas à identifier les personnages, leur coller un nom sur la trogne, à prévenir leurs intentions, ou même à les distinguer. A vrai dire, le plus intéressant dans mon incompréhension est peut-être mon désir actuel d’aller jeter un œil du côté de <span style="font-style: italic;">Tandis que j’agonise</span>, échec malheureusement annoncé, mais pourtant déjà consommé, si bien qu’il ne m’effraie guère. Peut-être parviendrais-je cette fois à voir ce que me dit Faulkner, sans quoi je ne verrai jamais en lui qu’un résident de cette grande littérature, résident à qui il n’est plus besoin que je rende visite.<meta equiv="Content-Type" content="text/html; charset=utf-8"><meta name="ProgId" content="Word.Document"><meta name="Generator" content="Microsoft Word 12"><meta name="Originator" content="Microsoft Word 12"><link style="font-family: trebuchet ms;" rel="File-List" href="file:///C:%5CUsers%5CAURLIE%7E1%5CAppData%5CLocal%5CTemp%5Cmsohtmlclip1%5C01%5Cclip_filelist.xml"><link style="font-family: trebuchet ms;" rel="themeData" href="file:///C:%5CUsers%5CAURLIE%7E1%5CAppData%5CLocal%5CTemp%5Cmsohtmlclip1%5C01%5Cclip_themedata.thmx"><link style="font-family: trebuchet ms;" rel="colorSchemeMapping" href="file:///C:%5CUsers%5CAURLIE%7E1%5CAppData%5CLocal%5CTemp%5Cmsohtmlclip1%5C01%5Cclip_colorschememapping.xml"><!--[if gte mso 9]><xml> <w:worddocument> <w:view>Normal</w:View> 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color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><b><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">Conclusion</span></span></span></span></b></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><br /></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> <span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: normal;"><span style="">Il semble donc que la vie contemplative soit la plus excellente </span></span><span style=""><i>de jure</i><span style="font-style: normal;">, mais peut-être inatteignable </span><i>de facto</i><span style="font-style: normal;">. Dès lors, la solitude du sage n'est jamais totale, elle est fondamentalement intermittente. Cela s'explique, on l'a vu, par une raison des plus simples : le sage n'est qu'un homme. En approfondissant l'examen de cette impossibilité à être autosuffisant durablement, on remarque que l'essence humaine porte en elle cette excellence, mais que l'homme, fait de matière – donc en proie à la génération et à la corruption – ne peut jamais être durablement en acte. Ce que donne à penser Aristote est tout à fait original par rapport à la pensée de son temps : il y a dans l'essence humaine un appel à aller au-delà de soi, lequel est orgueilleux et à la fois vertigineux. Finalement c'est un ton de résignation, tout à fait mesuré – tout à fait grec peut-être – qui clôt cette réflexion en admettant qu'il se loge au creux de l'homme une certaine insuffisance ontologique a être pleinement ce qu'il pourrait ou devrait être. Cette solitude inaccessible marque donc la tragédie d'une actualisation inaccomplie, d'une </span><i>entelecheia</i><span style="font-style: normal;"> impossible<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a>.</span></span></span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><span style=""><span style="font-style: normal;"><br /></span></span></span></span></span> </p> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote1"> <p class="sdfootnote" align="justify"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1anc">1</a><span lang="fr-FR"><span style="font-size:85%;"><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;">A ce propos on retiendra la lumineuse interprétation de P.Aubenque</span><i> in La prudence chez Aristote</i><span style="font-style: normal;">, Paris, </span></span></span><span style="font-style: normal;">PUF, coll. « Quadrige », 1963, réed. 2002<sup>3</sup>, p.83</span></span></span></p> </div>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-90900599977055211512008-08-13T11:07:00.003+02:002009-11-05T19:21:22.238+01:00La solitude du sage aristotélicien - IV<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/SKKkmy-8juI/AAAAAAAAAG4/Y0KUGTXt5ZY/s1600-h/699px-Rembrandt_Harmensz._van_Rijn_038.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://4.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/SKKkmy-8juI/AAAAAAAAAG4/Y0KUGTXt5ZY/s320/699px-Rembrandt_Harmensz._van_Rijn_038.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233926703385710306" border="0" /></a><br /><p style="margin-left: 1.27cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; page-break-before: always; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <b><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">Le sage : plus qu'un homme, moins qu'un dieu</span></span></span></span></b></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><br /></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> <span style=""><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">Tant de tension entre la condition de mortel et la quête vers la vie contemplative, entre une vie simplement humaine et une autre d'une excellence divine, fait du sage aristotélicien une figure étrange, une sorte de demi-dieu. En effet, il ne regarde et ne fixe que les objets divins et pourtant il reste à jamais prisonnier du monde des hommes. Ainsi comment penser la possibilité même d'une vie contemplative accomplie ? Est-elle seulement possible ? Dans cette problématique de la solitude, cela revient à se demander : quel homme pourrait véritablement se passer – même « une fois suffisamment pourvu de biens » – de ses semblables ? On pressentait déjà une certaine prétention de l'homme à vouloir être sage, en effet peut-être est-ce trop élevé. Aristote le premier, avait vu cela très nettement « la nature de l’homme est de tant de manières esclave » qu’on « pourrait à bon droit estimer non humaine la possession de la sagesse » et « Dieu seul pourrait détenir ce privilège. »<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a> Ainsi dans son « vécu » le sage se conduirait, comme dans le domaine du savoir, tel un dieu. Il n'aurait plus besoin du secours des autres. Encore une fois, on voit ici une véritable contagion<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote2anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote2sym"><sup>2</sup></a> d'une pratique du savoir à la façon dont vit celui qui le détient. Ainsi si le sage est solitaire c'est avant tout car il a réussi à ne plus être « esclave ». Ainsi la sagesse représente pour Aristote l'objectif de ces quelques hommes d'exception qui parviennent à briser les chaînes de leur condition de mortel<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote3anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote3sym"><sup>3</sup></a>. </span></span></span></span></span> </p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> <span style=""><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">Ainsi, on en arrive à une conclusion pour le moins originale : phénoménalement l'homme semble bien être un « animal politique », mais s'il porte son essence à son degré d'excellence, il se retirera du commerce des hommes. Cette solitude ne reste peut-être possible que parce qu'elle est justement exceptionnelle. Il faut bien songer, que le sage est en quelque sorte « entretenu » par le reste de la communauté, afin d'être « suffisamment pourvu de biens ». De plus comme on le précisait plus haut, le sage vit une solitude, un retrait par rapport aux autres, quant à son savoir et à sa pratique ; néanmoins il lui faut des amis, car comme l'admet Aristote, il ne peut être plongé en cet état de façon prolongée<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote4anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote4sym"><sup>4</sup></a>, dès lors une fois que son regard se détourne des premiers principes, il lui faut croiser un visage ami afin d'être heureux<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote5anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote5sym"><sup>5</sup></a>.</span></span></span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"><span style=""><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><br /></span></span></span></span></span></p> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote1"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1anc">1</a><span lang="fr-FR"><span style="font-size:85%;"><i>Métaphysique</i><span style="font-style: normal;">, A, 2 982a30</span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote2"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote2sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote2anc">2</a><i>Cf</i>. <i>supra</i><span style="font-style: normal;"> p.7 où on assiste à une contagion de l'objet vers l'agent : la nécessité de l'objet pousse le sage à ne porter attention qu'à un monde, lui aussi, nécessaire (le monde supralunaire) ; ici la contagion s'opère toujours vers l'agent mais part de la pratique, de l'exercice même du savoir.</span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote3"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote3sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote3anc">3</a>A ce sujet, il faut relever les précieuses indication de R.Bodéüs <span style="text-decoration: none;"><i>in </i></span><em><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><i>Aristote : une philosophie en quête de savoir</i><span style="font-style: normal;">, Paris, Vrin, 2002, p.174</span></span></span></span></span></em></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote4"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote4sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote4anc">4</a><span lang="fr-FR"><span style="font-size:85%;"><i>Cf</i><span style="font-style: normal;">. </span><span style=""><span style="text-decoration: none;"><i>Éthique à Nicomaque</i><span style="font-style: normal;">, X, 7, 1177b26 : le véritable bonheur, tel qu'est celui du dieu est trop élevée pour la contemplation humaine.</span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote5"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote5sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote5anc">5</a>En <span style=""><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:85%;"><i>Éthique à Eudème</i><span style="font-style: normal;">, VII, 12, 1245b18, Aristote explique que notre bien-être dépend d'autre chose que nous, en particulier du fait d'avoir des amis (ce que </span><i>Éthique à Nicomaque, </i><span style="font-style: normal;">IX, 9 confirme), ainsi le sage ne pouvant tout à fait devenir dieu et se contempler lui-même (ce qui est le bonheur véritable), doit alors porter son regard vers une source de bonheur plus atteignable : autrui.</span></span></span></span></span></p> </div>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-87717940094655682032008-07-31T09:08:00.002+02:002009-11-05T19:21:50.833+01:00La solitude du sage aristotélicien - III<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://bp0.blogger.com/_Q2uCq8hjcKc/SJFlL8566eI/AAAAAAAAAGw/Ms3oDjbWS3o/s1600-h/699px-Rembrandt_Harmensz._van_Rijn_038.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://bp0.blogger.com/_Q2uCq8hjcKc/SJFlL8566eI/AAAAAAAAAGw/Ms3oDjbWS3o/s320/699px-Rembrandt_Harmensz._van_Rijn_038.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5229071898355886562" border="0" /></a><br /> <p style="margin-left: 1.27cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; page-break-before: always; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><b><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">La vie en rupture</span></span></span></span></b></p> <p style="margin-left: 1.27cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><br /></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> <span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><span style="">Suite à cette première étape, il semble qu'il peut être fécond de se servir de la notion de rupture pour cette solitude si particulière qu'est celle du sage. Prisme réfléchissant en trois perspectives possibles : vers une ontologique, une cosmologique et enfin une conceptuelle. </span></span></span></span></span> </p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> <span style=""><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: normal;">La première perspective est celle qui fut annoncée plus haut, en effet le sage ne vit pas comme les autres, et on constate une véritable tension dans la pensée d'Aristote entre l'idée d'un homme comme animal politique (dont l'excellence serait dans la pratique politique) et celle du sage menant une vie de sagesse comprise comme la véritable vie de l'homme. Une prise de vue ontologique cherche à trancher ce débat, faut-il voir la sagesse comme la vertu humaine la plus excellente ? Cela ne fait pas de doute ! Mais il semble pourtant bien qu'elle n'est pas la vertu humaine </span><i>par</i><span style="font-style: normal;"> excellence. En effet, cette vertu semble être trop exigeante pour le commun des mortels, ainsi Aristote le précise maintes fois, elle est bien plutôt divine qu'humaine<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a>. Cette perspective semble montrer qu'il se loge au creux de l'âme humaine, une sorte de possibilité de dépassement de sa propre condition ou bien, selon une interprétation moins optimiste, une forme d'orgueil de l'homme à tenter de devenir divin. De ce socle ontologique découle une solitude existentielle. En effet, on pourrait conclure que celui qui au sein de la Cité est une exception, celui qui ne se fond pas dans la masse, sera exclu -soit par la communauté, soit du fait même de sa propre pratique. Ici, il faut bien sûr, avoir en tête Socrate, sage par excellence, lequel visant le vrai, se fait mettre au ban de la communauté humaine. Mais cette interprétation semble trop peu aristotélicienne pour être adoptée. S'il y a solitude, retrait du monde des hommes, c'est peut-être plutôt du au fait que le sage, béat, en pleine contemplation, commettrait en quelque sorte une régression ontologique en revenant parmi les hommes ; ainsi il s'en tient à l'écart. </span></span></span></span></span> </p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> <span style=""><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: normal;">Cette rupture avec le monde des hommes, c'est aussi une rupture avec le monde sublunaire. Le sage en se vouant totalement à son objet -la philosophie première<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote2anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote2sym"><sup>2</sup></a>- n'a pas plus affaire avec le monde du contingent, du hasard. En effet la pratique de la sagesse porte sur les premières causes et les premiers principes. Ainsi elle se caractérise par sa précision et par la netteté de son objet. Ce domaine n'est plus celui de la physique, de ce qui arrive en règle générale (</span><i>hôs epi tô poly</i><span style="font-style: normal;">), c'est celui de l'absolue nécessité. Ainsi selon une perspective cosmologique, la solitude du sage n'est pas qu'une rupture d'avec les hommes, mais bel et bien une mise en retrait par rapport à un certain monde, le monde sublunaire. Le sage contemplant l'absolue nécessité délaisse le monde de l'imprévisible ; on assiste peut-être ici à une sorte de contagion de l'objet sur son agent.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> <span style=""><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: normal;">Enfin cette rupture qu'est la solitude du sage est peut-être aussi conceptuelle. On trouve dans cette problématique aristotélicienne une critique de l'idée platonicienne du Bien, comme unitaire<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote3anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote3sym"><sup>3</sup></a>. Selon l'habitude d'Aristote, le Bien aussi, se dit en plusieurs sens. Ainsi, selon l'allégorie de la caverne, celui qui en sortait et voyait la vérité – l'équivalent du sage, en somme – revenait ensuite parmi les hommes pour les en instruire. Ainsi dans le meilleur des cas, le sage, revenant parmi les hommes, devait les gouverner : c'est là la thématique du philosophe-roi : celui qui sait, gouverne. Pour Aristote on trouve une rupture entre le savoir et la politique. Le </span><i>sophos</i><span style="font-style: normal;"> et le </span><i>phronimos</i><span style="font-style: normal;"> ne sont pas les mêmes hommes, l'un se nomme Thalès, l'autre Périclès. Ainsi, à la différence de Platon, le sage n'aura pas quitter son état de solitude, une fois les premiers principes contemplés. Il n'aura pas à revenir parmi les hommes.<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote4anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote4sym"><sup>4</sup></a></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> </span> </p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><br /></p> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote1"> <p class="sdfootnote" align="justify"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1anc">1</a><span lang="fr-FR"><span style="font-size:85%;">Notons ce passage en particulier <span style=""><span style="text-decoration: none;"><i>Éthique à Nicomaque</i><span style="font-style: normal;">, X, 7, 1177b29-32 où la vie contemplative est dite divine, en comparaison de la vie humaine. </span></span></span></span></span> </p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote2"> <p class="sdfootnote" align="justify"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote2sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote2anc">2</a><span lang="fr-FR"><span style="font-size:85%;">Sur cette superposition de la sagesse -entendue comme pratique- et de la philosophie première, on se reportera pour un examen plus approfondie à « Philosophie première ou métaphysique ? », seconde partie de l'introduction de Pierre Aubenque </span></span><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:85%;"><i>Le problème de l'être chez Aristote</i><span style="font-style: normal;">, Paris, PUF, coll. « Quadrige », 1962, réed. 2005</span><sup><span style="font-style: normal;">5</span></sup></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote3"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote3sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote3anc">3</a><i>Cf</i>. <span style=""><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:85%;"><i>Éthique à Nicomaque</i><span style="font-style: normal;">, I, 4</span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote4"> <p class="sdfootnote" align="justify"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote4sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote4anc">4</a><span lang="fr-FR"><span style="font-size:85%;">Tout au plus, le philosophe conseillera le législateur, mais ne sera en aucun cas lui-même législateur. A ce propos on se reportera à l'analyse présente dans la partie intitulé « politique d'Aristote » <i>in </i></span></span><em><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-style: normal;">CRUBELLIER Michel, PELLEGRIN Pierre, </span><i>Aristote. Le philosophe et les savoirs</i><span style="font-style: normal;">, Paris, Seuil, coll. « Points Essais », 2002</span></span></span></span></span></span></em></p> </div>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-14340529417944134722008-07-28T11:19:00.004+02:002009-11-05T19:21:59.617+01:00La solitude du sage aristotélicien - II<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://bp2.blogger.com/_Q2uCq8hjcKc/SI2PxxqYRVI/AAAAAAAAAGo/dIsLLe1NFic/s1600-h/699px-Rembrandt_Harmensz._van_Rijn_038.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://bp2.blogger.com/_Q2uCq8hjcKc/SI2PxxqYRVI/AAAAAAAAAGo/dIsLLe1NFic/s320/699px-Rembrandt_Harmensz._van_Rijn_038.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5227992827754464594" border="0" /></a><br /><p style="margin-left: 1.27cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; text-decoration: none; page-break-before: always; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"> <span style="font-size:100%;"><b>De la perfection de la vie contemplative</b></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><br /></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> <span style=""><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: normal;">Afin de saisir en quoi consiste la vie contemplative et pourquoi c'est elle qui est retenue par Aristote comme étant la plus parfaite, il faut, en premier lieu, suivre minutieusement ce qu'il en dit en </span><i>Éthique à Nicomaque</i><span style="font-style: normal;">, X, 7. Il est tout d'abord dit que le sage est celui qui mène une vie selon la plus haute vertu, laquelle est la </span><i>sophia</i><span style="font-style: normal;">. Il ne s'agit pas ici d'un choix arbitraire qu'aurait pu faire Aristote parmi l'éventail des vertus, mais bel et bien d'une conséquence justifiée. Cette dernière se laisse appréhender par une archéologie : l'âme a plusieurs parties, la plus noble (</span><i>theoretikon</i><span style="font-style: normal;">) a plusieurs vertus qui lui sont relatives, la plus noble d'entre elles est la sagesse (</span><i>sophia</i><span style="font-style: normal;">). C'est donc en premier lieu une hiérarchie psychologique qui vient donner la primauté à la sagesse, et par là même à celui qui l'exerce.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> <span style=""><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">Ensuite, Aristote va élaborer un exposé en huit points</span></span></span></span></span><sup><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a></span></span></span></span></span></sup><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"> afin de consolider sa conviction. Le premier point consiste à reprendre l'argument psychologique. Le second point établit que la vie contemplative est l'activité qui peut se mener de la façon la plus continue, elle est donc tout le temps en acte</span></span></span></span></span><sup><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote2anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote2sym"><sup>2</sup></a></span></span></span></span></span></sup><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">. Troisième point : elle est l'activité la plus agréable. Quatrième point, qui sera celui sur lequel nous nous attarderons avec le plus d'attention par la suite : cette activité convoque avec elle l'autosuffisance. Il faut bien saisir la nouveauté de ce point, dans la mesure où elle implique une difficulté avec ce qu'Aristote avait pu dire plus tôt. Auparavant il expliquait que le bonheur se suffisait à lui-même, qu'il impliquait l'autosuffisance. Mais de suite, il guidait le lecteur en précisant : « Toutefois, l'autosuffisance, comme nous l'entendons, n'appartient pas à une personne seule, qui vivrait une existence solitaire. Au contraire, elle implique parents, enfants, épouse et globalement les amis et concitoyens, dès lors que l'homme est naturellement un être destiné à la cité. »</span></span></span></span></span><sup><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote3anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote3sym"><sup>3</sup></a></span></span></span></span></span></sup><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"> Dès lors l'autosuffisance se comprend en deux sens, un sens politique et celui dans lequel il est pris dans l'analyse de la vie contemplative. En effet, pour l'homme politique, cela signifie que son autosuffisance personnelle est corrélative au fait qu'il ait une famille, des amis, en somme des proches sur qui compter au sein de la communauté. Pour le sage, le sens diffère, dans la mesure où son activité étant tournée vers un objet supérieur, il n'aura pas recours aux autres. Ainsi, dans une certaine mesure, il pourra mener une vie solitaire. La tension se dissipe donc, si l'on distingue autosuffisance politique et contemplative<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote4anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote4sym"><sup>4</sup></a>. Cinquième argument, l'activité théorétique est sa propre fin. Sixième argument, elle est une vie de loisir ; contrairement aux autre types de vies qui visent au loisir, donc en un bien hors d'elles, la vie contemplative, est d'ores et déjà loisir. Septième point, elle est l'activité de ce qu'il y a de divin en l'homme. Cet argument semble faire écho au premier, pourtant on passe d'une dimension psychologique à une ontologique. Il peut expliquer en un sens cette solitude du sage, dans la mesure où cette activité étant quasi-divine, celui qui la pratique n'aura peut-être alors pas à vivre parmi les hommes. Enfin, le huitième argument, à valeur conclusive, si l'activité contemplative est celle relative à la partie la plus noble et la meilleure de l'homme, alors ladite activité sera la véritable vie de l'homme.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> <span style=""><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: normal;">En conclusion de cet exposé, quelques points en particulier ressortent quant à la teneur existentielle de la vie du sage. En étant une fin en soi, cette activité est substantiellement solipsiste, elle n'implique pas d'être engagé dans la vie d'une communauté<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote5anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote5sym"><sup>5</sup></a>. De surcroît l'autosuffisance contemplative tient en grande partie à son objet -le savoir suprême-, lequel est absolument indépendant ; dès lors l'indépendance absolue de l'objet se communique à celui qui le maîtrise. </span><i>A contrario</i><span style="font-style: normal;">, l'homme politique dispose d'un objet -la politique- dépendant des autres hommes, de la communauté ; ainsi cette relative dépendance se communique à son agent. Enfin, le sage, parce qu'il ne vit pas comme tous les hommes et qu'il remplit les exigences de la plus haute partie de son âme, est une véritable exception au sein de la communauté.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><br /></p> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote1"> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%;" align="justify"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1anc">1</a><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:85%;"><i> Éthique à Nicomaque</i><span style="font-style: normal;">, X, 7,1177a19 </span><i>sq.</i></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote2"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote2sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote2anc">2</a>Du fait même que le sage soit toujours en acte, il n'a pas même besoin de recourir au jeu, à l'amusement, tel qu'il est décrit en <span style=""><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:85%;"><i>Éthique à Nicomaque</i><span style="font-style: normal;">, X, 6, 1176b33 </span><i>sq.</i><span style="font-style: normal;"> : « Le jeu est, en effet, une sorte de délassement du fait que nous sommes incapables de travailler d'une façon ininterrompue et que nous avons besoin de relâche. » (Aristote, </span><i>Éthique à Nicomaque</i><span style="font-style: normal;">, trad. fr., notes et index par J. Tricot, Paris, Vrin, 1959, réed. 1997<sup>11</sup>)</span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote3"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote3sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote3anc">3</a><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:85%;"><i>Éthique à Nicomaque</i><span style="font-style: normal;">, I, 5, 1097b6 </span><i>sq.</i><span style="font-style: normal;"> (</span><i>Éthique à Nicomaque</i><span style="font-style: normal;">, trad. fr., notes et index par R. Bodéüs, Paris, Garnier-Flammarion, 2004)</span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote4"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote4sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote4anc">4</a>On tâchera de revenir plus en profondeur, dans la troisième partie, sur cette distinction qui met en perspective deux types de vie possibles : celle du sage et celle de l'homme politique.</p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote5"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote5sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote5anc">5</a>Encore, faut-il préciser qu'Aristote ne fait pas du sage un anachorète. Le sage ne l'est qu'une fois qu'il est suffisamment pourvu des biens les plus fondamentaux. (<i>Éthique à Nicomaque</i><span style="font-style: normal;">, X, 7, 1177a30,31). Mais ici encore, il précise que le juste aura besoin des autres hommes pour être juste (aussi bien pour être juste envers eux, que grâce à leur aide), tandis que le sage, pour son activité, n'a ni besoin des hommes pour être tel, ni pour la pratiquer.</span></p> </div>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-57305155624649093252008-07-23T10:39:00.007+02:002009-12-05T19:16:13.701+01:00La solitude du sage aristotélicien - I<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://bp2.blogger.com/_Q2uCq8hjcKc/SIbv6rI4qiI/AAAAAAAAAGg/dZPte11249U/s1600-h/699px-Rembrandt_Harmensz._van_Rijn_038.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://bp2.blogger.com/_Q2uCq8hjcKc/SIbv6rI4qiI/AAAAAAAAAGg/dZPte11249U/s320/699px-Rembrandt_Harmensz._van_Rijn_038.jpg" alt="Solitude du sage" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5226128208901483042" border="0" /></a><br /><span style="font-style: italic; color: rgb(0, 0, 0);"><br />Après une longue absence, je vous présente un bref travail sur la figure du sage chez Aristote. Figure pour le moins intéressante, tant elle est marginale en terme de "voluminosité" dans l'oeuvre, et tant elle est néanmoins ontologiquement importante.<br /><br /></span> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">Au premier abord, il peut sembler curieux de vouloir examiner la solitude chez un philosophe comme Aristote. En effet, dans l'ensemble de réflexions que le stagirite a transmis à la postérité, on trouve une pensée élaborée de la vie en communauté. Combien de fois trouvera-t-on dans un corpus de citations d'Aristote que « l'homme est un animal politique » ! Ailleurs, on présentera ce penseur comme celui de la <i>philia</i><span style="font-style: normal;">. Dès lors, forger l'expression « solitude aristotélicienne » semble laisser présager une certaine étrangeté. Pourtant il s'agit bien du même penseur qui, dans son examen de la vie heureuse, proclame à la fin de celui-ci que l'homme le plus heureux n'est pas celui qui vit au coeur des affaires de la Cité, mais celui qui mène une vie hors du commerce des hommes ; en bref, celui qui touche de plus près le bonheur véritable n'est pas le politicien mais le sage. Autrement dit, pour Aristote, l'image du sage, seul en sa tour d'ivoire, est celle qui est le plus adéquate avec l'idée de bonheur. Malgré cela, aussi bien l'opinion commune que les recherches les plus abouties, semble privilégier un Aristote politique, plutôt que contemplatif, à tel point que le néophyte pourrait ne pas soupçonner qu'en dernier instance le bonheur aristotélicien réside en une sorte de béatitude. De nombreuses raisons peuvent expliquer cela. D'une part, du corpus aristotélicien ressort un constat : la part qu'alloue Aristote à sa pensée proprement politique est bien plus grande que celle qu'il ménage pour l'examen de la vie du sage</span></span></span></span></span><sup><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a></span></span></span></span></span></sup><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">. D'autre part, la solitude n'est la condition que du sage, lequel est une exception au sein du groupe humain. </span></span></span></span></span> </p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> <span style=""><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">Il faut alors se demander comment Aristote en vient à donner la palme de la vie la plus heureuse à Thalès et non à Périclès</span></span></span></span></span><sup><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote2anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote2sym"><sup>2</sup></a></span></span></span></span></span></sup><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">. Qu'est-ce que cette primauté accordée à la vie en solitaire signifie-t-elle ? S'explique-t-elle grâce à une vue plus large de la philosophie aristotélicienne que celle strictement restreinte à l'éthique ? En plus de cette exigence d'explication, il s'agit aussi de voir quelles sont les implications existentielles de ce choix philosophique. En effet, ériger la solitude comme composante de la félicité, et ce au détriment de la vie en communauté, surprend par trop d'aspects pour ne pas être interrogé. </span></span></span></span></span> </p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> <span style=""><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">Afin de mener une telle enquête, il faut tout d'abord élaborer une approche génétique de ce bonheur contemplatif ; quelles sont les raisons de sa perfection ? Et pourquoi ? Une fois cette mise au point faite, il faut tâcher d'interpréter cette rupture avec le commerce humain, en quoi cette coupure d'avec le monde fait-elle sens dans cette quête de bonheur ? Enfin, la mise en concurrence, si l'on peut dire, de deux types de vies – politique et théorétique – peut-elle se résorber dans une sorte de choix de vie que l'homme pourrait faire (au sens où chacun choisirait la vie qui lui plaît), ou bien y a-t-il une véritable hiérarchie entre ces deux styles de vie ?</span></span></span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify">La suite prochainement...<br /></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"><span style=""><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><br /></span></span></span></span></span></p> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote1"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1anc">1</a>En effet, on ne trouve de développements concernant le sage<i> </i><span style="font-style: normal;">qu'au livre X de l'</span><i>Éthique à Nicomaque </i><span style="font-style: normal;">ou en </span><i>Métaphysique <span style="font-family:Times New Roman,serif;">Α</span></i><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-style: normal;">, tandis que la place occupé par le </span><i>phronimos</i><span style="font-style: normal;"> s'étend des </span><i>Politiques </i><span style="font-style: normal;">aux deux éthiques.</span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote2"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote2sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote2anc">2</a>Chacun incarnant respectivement la figure du sage (<i>sophos</i><span style="font-style: normal;">) et de l'homme prudent (</span><i>phronimos</i><span style="font-style: normal;">)</span></p> </div>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-8675128517438814862008-03-09T18:12:00.004+01:002009-11-05T19:23:10.218+01:00La perception des droits de l'homme par les contre-révolutionnaires - IV<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R9QbgLIT6gI/AAAAAAAAAEo/MF6OY4_aLfg/s1600-h/Contrerev.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://2.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R9QbgLIT6gI/AAAAAAAAAEo/MF6OY4_aLfg/s320/Contrerev.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5175792111312955906" border="0" /></a>
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<br /><meta equiv="CONTENT-TYPE" content="text/html; charset=utf-8"><title></title><meta name="GENERATOR" content="OpenOffice.org 2.2 (Win32)"><meta name="CREATED" content="20080309;18135081"><meta name="CHANGED" content="16010101;0"><style type="text/css"> <!-- @page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } P.sdfootnote { margin-left: 0.5cm; text-indent: -0.5cm; margin-bottom: 0cm; font-size: 10pt } P { margin-bottom: 0.21cm } A.sdfootnoteanc { font-size: 57% } --</style><span style="font-style: italic; color: rgb(0, 0, 0);">Ultimes remarques sur notre petit trajet entre Maistre et Robespierre...</span>
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<br /><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">
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<br /></span></span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">La critique des droits de l'homme par les contre-révolutionnaires est bel et bien disparate, tant les griefs évoqués sont de nature diverse. C'est cette diversité même qui peut susciter encore l'intérêt pour l'étude de ce mouvement. En effet elle s'inscrit dans la lignée directe de la querelle du panthéisme et de l'anti-rationalisme, notamment sur des points comme la condamnation de l'abstraction et le fait de manquer le réel. Mais elle est aussi une des sources de la naturalisation originelle de l'homme</span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a></span></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">, l'une des thèses principales du romantisme. Aujourd'hui, cette conception de l'homme comme universellement particulier peut nous interpeller. Il serait bon de faire débattre cette vision avec les héritiers de son adversaire ; comment les libéraux actuels résolvent-ils cette critique ? Le problème de l'appartenance irréductible de chacun n'a peut-être jamais été autant saisissant, le contexte multiculturel faisant se confronter diverses cultures. Force est de constater que si l'appartenance ne jouait en rien dans l'humanité des individus, la planète serait bel et bien un véritable village global, or nous en sommes bien loin. Le problème semble se résoudre, si on saisit que l'appartenance et l'universalité ne sont pas contradictoires et que cette opposition est simplement non pertinente. L'universalité vise la structure de l'individu ; l'appartenance, quant à elle, est la particularisation de cette structure. C'est bien là la thèse romantique qui resurgit : l'idée d'humanité est celle d'une universalité qui n'existe qu'en s'individualisant. Ce que reprochent véritablement les contre-révolutionnaires aux Lumières dans cette controverse des droits de l'homme, ce n'est peut-être pas tant d'avoir affirmé l'universalité de certains droits, que de les avoir déterminer ; de n'avoir pas conçu un homme abstrait mais plutôt idéalisé, lui rajoutant certains prédicats de façon arbitraire. Dans le débat libéral contemporain, cela reviendrait à dire, par exemple, que l'universel démocratique est purement formel, au sens où il serait une structure sur laquelle viendrait se greffer des contenus particuliers. Mais ce vide de contenu préalable n'anéantit pas pour autant l'existence de la structure.</span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote2anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote2sym"><sup>2</sup></a></span></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style=""> La critique contre-révolutionnaire apparaît ainsi comme un appel à la prudence, comme une mise en garde contre les prétentions d'une raison trop sûre d'elle-même, plutôt que comme son refus pur et simple.</span></span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify">
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<br /></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">
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<br /></span></span></span></span></p> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote1"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1anc">1</a>Voir, pour plus de précisions, le texte de Robert Legros « La naturalisation comme origine de l'homme »<i> (</i><span style="font-style: normal;">Ibid., p.101 et suivantes). </span> </p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote2"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote2sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote2anc">2</a>A ce propos, voir le développement de « l'universel vide » ayant pour rôle de « servir à la fois de repère et de critère pour juger la réalité positive (historique) » <i>in</i><span style="font-style: normal;"> </span><span style="font-family:CG Times,Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">FERRY Luc, RENAUT Alain, </span></span></span></span></span></span><span style="font-family:CG Times,Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Philosophie politique. Des droits de l'homme à l'idée républicaine</span></span></i></span></span></span><span style="font-family:CG Times,Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">, P.U.F., Paris, 1992, p.177</span></span></span></span></span></span></p> </div> Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-43785387775310044622008-03-07T09:45:00.005+01:002009-11-05T19:23:27.894+01:00La perception des droits de l'homme par les contre-révolutionnaires - III<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R9EA5FDWvuI/AAAAAAAAAEY/3jrh5Hrk2pk/s1600-h/Contrerev.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://2.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R9EA5FDWvuI/AAAAAAAAAEY/3jrh5Hrk2pk/s320/Contrerev.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5174918427434204898" border="0" /></a>
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<br /><meta equiv="CONTENT-TYPE" content="text/html; charset=utf-8"><title></title><meta name="GENERATOR" content="OpenOffice.org 2.2 (Win32)"><meta name="CREATED" content="20080307;9425003"><meta name="CHANGED" content="16010101;0"><style type="text/css"> <!-- @page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } P.sdfootnote { margin-left: 0.5cm; text-indent: -0.5cm; margin-bottom: 0cm; font-size: 10pt } P { margin-bottom: 0.21cm } A.sdfootnoteanc { font-size: 57% } --> </style> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; page-break-before: always; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"> <span style="font-size:100%;"><b>La bivalence de l'histoire</b></span></p> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br />
<br /></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR">L'abstraction étant rejetée, seule l'histoire dans sa variabilité peut répondre aux questions de droits et de régimes. La difficulté de répondre aux interrogations politiques ne peut pas se résoudre par de simples règles de la Raison, il faut appréhender l'histoire dans sa mutabilité intrinsèque :</span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br />
<br /></p> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR">Mais comme les libertés et les restrictions varient avec les époques et avec les circonstances et qu'elles admettent les unes comme les autres une infinité de modifications, il n'existe pour les définir aucune règle abstraite ; et rien n'est si insensé que d'en disserter en pure théorie.</span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a></span></span></sup></p> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
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<br /></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR">La constitution d'une Cité ne peut donc se mener qu'en recourant à l'histoire, qui revêt ici les allures d'une transcendance immanente, cette dernière étant différente sur chaque sol national. L'histoire, au-delà de la place qu'elle occupe dans l'argumentaire contre-révolutionnaire, accède à un statut ontologique nouveau, elle est fondatrice. Elle ne doit pas s'appréhender comme une succession de moments discontinus, chacun étant, au contraire, fondamentalement lié au précédent. Rehberg est à ce propos éclairant : </span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR">« chaque génération pose les fondements de ce que fera la prochaine, et la suivante ne peut construire que sur ce que les précédentes ont fait. »</span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote2anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote2sym"><sup>2</sup></a></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"> Ainsi la proclamation des droits de l'homme, conçue comme une rupture avec tout l'ordre historique précédent, ne peut être qu'une erreur. Si les contre-révolutionnaires attachent une telle importance au donné empirique, comment vont-il pouvoir intégrer cet élément de scission dans leur vision de l'histoire ? Ils en font en quelque sorte l'exception qui confirme la règle, en en faisant un « météore passager »</span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote3anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote3sym"><sup>3</sup></a></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR">, autrement dit une sorte de curiosité de l'histoire, qui est reprise dans une conception plus large de cette dernière, laquelle réduira cet événement à une simple étape du grand cycle du temps. Ainsi, si les révolutionnaires conçoivent les déclarations des droits de l'homme comme un moment unique et nouveau, cela ne montre qu'un peu plus à quel point ils sont dupes : ils se trompent sur la question du régime, mais encore plus fondamentalement sur le sens et le mouvement de l'histoire.</span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR">Si l'histoire est l'entité fondatrice d'un peuple, elle l'est aussi celle de chaque homme. Selon les critiques des droits de l'homme, l'individu ne doit pas être envisagé comme un atome qui, avant d'être pris dans une nation, est avant tout une entité autonome et libre. Maistre l'explique d'une façon qui n'est pas sans rappeler Diogène de Sinope : « la constitution de 1795, tout comme ses aînées est faîte pour </span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i>l'homme</i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. Or il n'y a point d'</span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i>homme</i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"> dans le monde »</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote4anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote4sym"><sup>4</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. L'homme doit se comprendre comme toujours en rapport avec son histoire propre : </span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">« l'être humain n'est véritablement homme que s'il a une histoire qui lui accorde une certaine distinction »</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote5anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote5sym"><sup>5</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. Cet argument désigne alors les droits de l'homme comme un amoindrissement de la dignité humaine car ils lui ôtent sa richesse historique. On distingue ici nettement une critique des droits de l'homme qui sera reprise, dans une certaine mesure, par Arendt quand elle parlait de la réduction de l'individu au biologique : saisir les hommes hors de leur histoire revient à les comprendre seulement comme des corps indistinguables les uns des autres. En plus de ce fourvoiement sur l'ontologie humaine, les droits de l'homme vont faire naître les plus grandes déceptions, tant « la société civile ne se compose pas d'individus isolés, nés égaux entre eux, [...] elle se compose de lignées. »</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote6anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote6sym"><sup>6</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">De tels droits risquent alors de faire naître une certaine rancoeur au sein des citoyens les plus pauvres, et par conséquent de rompre la stabilité séculaire des sociétés. La critique romantique de l'abstraction des Lumières, emboîte directement le pas à celle-ci : l'universalité de l'humanité tient en ce que chaque homme s'accomplit dans une particularisation historique, géographique...</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote7anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote7sym"><sup>7</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"> Les déclarations des droits de l'homme esquisse une humanité qui n'en est donc plus vraiment une, car elle est proprement déshumanisée. Ainsi, en voulant s'adresser à tous les peuples, elle n'en touche aucun. De plus, nul homme ne pourrait si reconnaître, étant déjà pris dans un peuple, une langue ; quel pourrait être alors le sens d'un texte qui l'en extraie ?
<br />
<br /></span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify">
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<br /></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">
<br />
<br /></span></span></span> </p> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote1"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1anc">1</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Ibid., </span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">p. 76</span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote2"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote2sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote2anc">2</a>REHBERG<span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">August Wilhelm, </span></span></span></span></span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Recherches sur la Révolution française, </span></span></i></span></span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">trad. fr. L. K. Sosoe, Paris, Vrin, 1999, préf. A. Renaut.? p. 104.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote3"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote3sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote3anc">3</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">La formule de Maistre est intéressante sur cette question : « En général, tous les gouvernements démocratiques ne sont que des météores passagers, dont le brillant exclut la durée ».(MAISTRE Joseph De,</span></span></span></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style=""> De la souveraineté du peuple, un Anti-contrat social, Op. cit., </span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">p.240)</span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote4"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote4sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote4anc">4</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">MAISTRE Joseph De, </span></span></span></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Considérations sur la France</span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">, Paris, Imprimerie Nationale, coll. « Acteurs de l'histoire » 1994, p</span></span></span></span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">résentation d’Alain Peyrefitte, Édition de 1797, p. 96.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote5"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote5sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote5anc">5</a>Voici une formule de Lukas K. Sosoe (<i>in</i> REHBERG<span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">August Wilhelm, </span></span></span></span></span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Recherches sur la Révolution française, Op. cit., </span></span></i></span></span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">p.62 ) </span></span></span></span></span></span>à propos de la conception de l'homme par Rehberg, montrant bien à quel point l'homme ne se comprend toujours que selon une ontologie de la particularisation.</p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote6"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote6sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote6anc">6</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i>Ibid., </i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">p.109</span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote7"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote7sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote7anc">7</a>Quant l'ontologie de la particularisation, notons la très bonne formule de Robert Legros « Dire que l'universalité humaine advient par une particularisation, c'est dire, dans les termes de la métaphysique, que la substance réside dans ses accidents, que le substantiellement humain (l'essentiel) se disssout et disparaît quand les particularités (les accidents) se perdent. » (<span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">LEGROS Robert, </span></span></span></span></span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">L'idée d'humanité</span></span></i></span></span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">, Paris, Grasset, 1990, réed. « Le livre de poche », 2006, p.106-107).</span></span></span></span></span></span></p> </div> Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-90026414800972540372008-03-05T11:49:00.005+01:002009-11-05T19:23:44.646+01:00La perception des droits de l'homme par les contre-révolutionnaires - II<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R856tFDWvtI/AAAAAAAAAEQ/L66GJG78xO4/s1600-h/Contrerev.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R856tFDWvtI/AAAAAAAAAEQ/L66GJG78xO4/s320/Contrerev.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5174207936764231378" border="0" /></a>
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<br /><meta equiv="CONTENT-TYPE" content="text/html; charset=utf-8"><title></title><meta name="GENERATOR" content="OpenOffice.org 2.2 (Win32)"><meta name="CREATED" content="20080305;11401218"><meta name="CHANGED" content="16010101;0"><style type="text/css"> <!-- @page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } P.sdfootnote { margin-left: 0.5cm; text-indent: -0.5cm; margin-bottom: 0cm; font-size: 10pt } P { margin-bottom: 0.21cm } A.sdfootnoteanc { font-size: 57% } --> </style> <p style="margin-left: 1.27cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; text-decoration: none; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"> <span style="font-size:100%;"><b>La condamnation de l'abstraction des Lumières</b></span></p> <p style="margin-left: 1.27cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; text-decoration: none; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
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<br /></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">Une des particularités des droits de l'homme reposa sur le grandiose effort de leurs auteurs à forger la notion d'</span></span></span></span></span><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Homme</span></span></i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">. Dans la lignée de la philosophie morale classique, la démarche consista à déterminer quelle était l'essence de l'homme, en réduisant les accidents de chacun, pour après coup, en déduire les principes et buts convenables pour tous. Afin de mener à bien cette enquête, les philosophes s'interrogèrent sur l'hypothétique état de nature de l'homme, (cette façon de procéder se retrouve du </span></span></span></span><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Leviathan </span></span></i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">de Hobbes au </span></span></span></span><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;">Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes </span></i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">de Rousseau). D'un questionnement sur un tel état découla directement la notion de droits naturels. Ainsi ces penseurs fondèrent par quelques hypothèses l'idée de droits antérieurs à toute société. Les contre-révolutionnaires, de leur côté, réagirent vivement, non pas tant sur les résultats auxquels aboutit cette méthode, que sur cette dernière. Joseph de Maistre formula en France très clairement son opposition à cette façon de déduire le droit :</span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
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<br /></p> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">Toute question sur la </span></span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;">nature </span></i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">de l'homme doit se résoudre par l'histoire. Le philosophe qui veut nous prouver par des raisonnements </span></span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;">a priori </span></i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">ce que doit être l'homme, ne mérite pas d'être écouté : il substitue des raisons de convenance à l'expérience et ses propres décisions à la volonté du Créateur.</span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a></span></span></span></span></sup></p> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br />
<br /></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="">Si </span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">l'essence de l'homme ne peut se manifester qu'à travers le spectre de l'histoire, elle n'a déjà plus grand chose à voir avec la </span></span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="">nature</span></i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style=""> telle que l'entendaient les philosophes, pour qui, cette notion devant être une pure abstraction, ne saurait être qu'</span></span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="">an-historique</span></i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">. Si l'</span></span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="">anhistoricité </span></i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">des philosophes n'étaient que méthodique, elle est rejetée par les contre-révolutionnaires, pour qui l'expérience est le seul matériau valable. L'argument de Maistre est intéressant quand il parle de raison de convenance, autrement dit, d'arguments flatteurs afin d'emporter l'assentiment collectif (il est intéressant de noter que cette thèse de l'obséquiosité des philosophes est aussi présente chez Rehberg</span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote2anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote2sym"><sup>2</sup></a></span></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">). De plus falsifier l'histoire de cette manière c'est aussi ignorer « la volonté du Créateur ». L'idée selon laquelle l'état de faits est un choix divin revient souvent chez Maistre mais aussi chez Bonald. Pour eux, la religion révélée est le véritable organe de toute société, mais elle permet néanmoins une certaine liberté, d'où l'inutilité de vouloir abolir un tel système</span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote3anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote3sym"><sup>3</sup></a></span></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">. Pour le penseur de Millau, la religion est productrice de sécurité et de confiance entre les gouvernants et les peuples</span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote4anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote4sym"><sup>4</sup></a></span></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">, ainsi elle confère forme et stabilité à la société. Le recours à l'état de nature en plus d'être une erreur méthodologique, l'homme étant d'emblée en société, s'avère être inutile, tant la société ne nécessite pas de réaménagement fondamental.</span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">Dans un deuxième temps, un penseur comme Bonald nous indique qu'une constitution écrite, à la manière de celles relatives aux déclarations, est inutile. Selon lui, une société est constituée lorsqu'on peut tirer une constitution de son histoire. Ainsi c'est seulement dans les sociétés non constituées qu'on a besoin d'une constitution écrite, mais assurément pas dans la société monarchique, elle, qui s'appuie sur des siècles d'histoire. En somme, les lois d'une nation ne se révèle que sous la forme d'un simple constat. Il n'y a donc pas lieu de les écrire, car elles s'imposent par la force des choses. Les lois d'une société se manifestent par les préjugés, conçus comme les préceptes les plus sains. Ainsi en fournir de nouveaux, comme s'y essaient les droits de l'homme, est absolument inutile, voire dangereux. La coutume d'un peuple est conçue comme son ordre immanent et indépassable :</span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br />
<br /></p> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">La constitution </span></span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="">naturelle</span></i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style=""> des nations est toujours antérieure à la constitution </span></span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="">écrite</span></i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style=""> et peut s'en passer. [...] La loi écrite n'est que la déclaration de la loi antérieure et non écrite. L'homme ne peut se donner des droits à lui-même, il ne peut que défendre ceux qui lui sont attribués par une puissance supérieure, et ces droits sont les </span></span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="">bonnes coutumes</span></i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">, bonnes parce qu'elles ne sont pas écrites, et parce qu'on ne peut en assigner ni le commencement, ni l'auteur.</span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote5anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote5sym"><sup>5</sup></a></span></span></span></span></sup></p> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br />
<br /></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">La critique des droits de l'homme, montrant l'inutilité de leur proclamation se résume donc en trois points. Premièrement, si ces droits étaient aussi naturels que les philosophes des Lumières le pensent, il n'y aurait pas besoin d'en faire une déclaration, tant ils auraient d'ors et déjà imprégner l'immanence socio-politique. Ensuite, relativement au premier point, si ces droits sont réels, ils doivent être antérieurs à leur proclamation. Or ils ne naissent qu'avec cette dernière, leur conférant leur statut révolutionnaire. Dans cette conception du droit comme étant toujours et déjà là, chaque geste empreint de révolution ne peut être qu'une falsification de l'histoire et une imposture. Le dernier point de critique se réfère à l'auteur de ces préceptes. Les droits de l'homme sont conçus par une tradition philosophique identifiable. Or, aussi bien pour Maistre que pour Bonald, les lois sont attribuées « par une puissance supérieure ». Cette volonté de réinventer le droit leur paraît ainsi viciée d'orgueil. Selon Maistre, la seule législation qui put être écrite et ayant de la valeur, c'est celle de Moïse</span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote6anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote6sym"><sup>6</sup></a></span></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">.</span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">Les droits de l'homme en voulant transcender la simple immanence historique </span></span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="">manquent </span></i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">le réel. La critique se teinte alors de phénoménologie envers la doctrine révolutionnaire, qui prétend faire abstraction du « monde vécu », se reposant alors sur l'illusion d'une parfaite transparence entre l'univers social et le sujet rationnel. Cette idée se retrouve de manière constante chez Burke, qui dans une forme de prudence sceptique, expose l'esprit de spéculation comme étant le nouveau mal politique moderne</span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote7anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote7sym"><sup>7</sup></a></span></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">. Autrement dit, deux conceptions de la société s'opposent, mais aussi deux façons de gouverner. Le philosophe irlandais prône, contre ce constructivisme, contre cette abstraction spéculative, une sagesse politique s'appuyant sur des siècles d'expérience</span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote8anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote8sym"><sup>8</sup></a></span></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">. Sagesse qui entend bien aussi conserver ce que cette longévité lui a apporté. En effet, Burke craint que les principes libéraux acquis, coupés de la tradition qui a permis leur avènement, soient fragilisés. S'ajoute à cela la crainte de la mise en place d'un régime, contre lequel aucune protestation ne sera possible, puisque toutes ses actions se feront au nom de la Raison.</span></span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">
<br />
<br /></span></span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">
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<br /></span></span></span></span></p> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote1"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote1anc">1</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">MAISTRE Joseph De, </span></span></span></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style=""> De la souveraineté du peuple, un Anti-contrat social</span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">, Paris, PUF, coll. « Questions », 1992, p.96</span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote2"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote2sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote2anc">2</a>Cette thèse de Rehberg se retrouve très clairement à propos de l'égale admissibilité de tous à chaque poste et dignité. Pour lui, en promettant cela, la <i>Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789</i><span style="font-style: normal;"> « soulève en lui [le pauvre citoyen] des attentes et des espoirs vains ». (</span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">REHBERG August Wilhelm, </span></span></span></span></span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Recherches sur la Révolution française, </span></span></i></span></span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">trad. fr. L. K. Sosoe, Paris, Vrin, 1999, préf. A. Renaut, p 139).</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote3"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote3sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote3anc">3</a>Chez Maistre on trouve cette idée récurrente : « Nous sommes tous attachés au trône de l'Eternel par une chaîne souple qui accorde l'<i>autonomie</i><span style="font-style: normal;"> des agents libres avec la suprématie divine » (</span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">MAISTRE Joseph De, </span></span></span></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style=""> De la souveraineté du peuple, un Anti-contrat social, Op. cit., </span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">p.228).</span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote4"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote4sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote4anc">4</a><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">La religion est la plus à même de garantir la sécurité et le lien social entre gouvernant et gouvernés, car elle fait naître « une confiance réciproque, une indulgence mutuelle qui fait que les gouvernements peuvent, sans danger pour leur stabilité, pardonner aux peuples les fautes de l'ignorance et de la légèreté ». (BONALD Louis De, </span></span></span></span></span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Trois études sur Bossuet, Voltaire et Condorcet</span></span></i></span></span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">, Etampes, Clovis, 1998, présentation et notes de Michel Toda, p.75).</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote5"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote5sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote5anc">5</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">MAISTRE Joseph De,</span></span></span></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style=""> De la souveraineté du peuple, un Anti-contrat social, Op. cit., </span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">p.145</span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote6"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote6sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote6anc">6</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">MAISTRE Joseph De, </span></span></span></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Essai sur le principe générateur des constitutions politiques</span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">, (1809), Bruxelles, réed.</span></span></span></span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style=""> Editions Complexe, 1988, § XXIX. </span></span></span></span></span></span> </p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote7"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote7sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote7anc">7</a>La mise en avant de cet aspect phénoménologique est très bien exposée dans la préface de Ph. Raynaud aux <i>Reflexions </i><span style="font-style: normal;">(</span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">BURKE Edmund, </span></span></span></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Réflexions sur la Révolution de France</span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">, trad. fr. P.Andler, Paris, Hachette, Pluriel, 1989, préf. Ph. Raynaud).</span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote8"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote8sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=9002641480097254037#sdfootnote8anc">8</a>« [...]Ce ne serait qu'avec des précautions infinies qu'on serait en droit d'entreprendre la destruction d'un édifice qui pendant de long siècles à répondu de façon tant soit peu acceptables aux fins générales de la société. » (<i>Ibid., </i><span style="font-style: normal;">p.77-78) Mais c</span>ette sage prudence quant à l'art de gouverner n'est pas seulement prônée par Burke. Dans la droite modérée française, on retrouve chez Cazalès cette même thèse, s'appuyant là aussi, sur l'argument de la longévité du gouvernement.</p> </div>
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<br />Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-89386045517142979032008-03-02T16:42:00.006+01:002009-11-05T19:24:00.146+01:00La perception des droits de l'homme par les contre-révolutionnaires - I<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R8rLyhf0DlI/AAAAAAAAAD4/megEujGrP9c/s1600-h/Contrerev.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R8rLyhf0DlI/AAAAAAAAAD4/megEujGrP9c/s320/Contrerev.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5173171190834138706" border="0" /></a>
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<br /><span style="font-style: italic; color: rgb(0, 0, 0);">Voici une rapide approche de la perspective des droits de l'homme par les contre-révolutionnaires. J'avoue que l'ami <a href="http://systar.hautetfort.com/">Systar</a> m'appelant le "dépoussiéreur officiel d'auteurs politiquement moisis" m'a quelque peu poussé à publier ce papier.
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<br /></span><meta equiv="CONTENT-TYPE" content="text/html; charset=utf-8"><title></title><meta name="GENERATOR" content="OpenOffice.org 2.2 (Win32)"><meta name="CREATED" content="20080302;16413471"><meta name="CHANGED" content="16010101;0"><style type="text/css"> <!-- @page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } P { margin-bottom: 0.21cm } --> </style> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">Les droits de l'homme ont actuellement en philosophie politique un statut particulier, ils sont un corpus de textes que personne n'ose raisonnablement remettre en cause, que chacun a d'ors et déjà accepté avant même de débattre, sorte de base au dialogue sans cesse postulée, toujours en deçà de toute parole. Ceux qui s'opposent à ces droits, s'il y en a, ne peuvent pas l'avouer au grand jour, sinon quoi ils sont désignés comme « ennemis de l'Humanité ». Si le trait est ici un peu forcé, il faut reconnaître que l'individu qui désirera remettre en cause l'égalité de tous entre tous et les libertés individuelles fondamentales sera mis au ban de toute discussion et cela au nom de bonnes intentions. Remettre en cause ces droits, plus que l'affirmation d'une position iconoclaste, cela représente un danger pour la communauté humaine dans son ensemble. Cela fait en effet quelques décennies que ces droits sont acceptés et sont sans cesse réaffirmés depuis les atrocités du XXe siècle. Le XXIe siècle semble avoir accepté l'idée de cet homme qui naît au XVIIIe siècle, celle d'un individu majeur, autonome et responsable car libre. Dans ce contexte, le regard rétrospectif porté sur les contre-révolutionnaires n'est pas extrêmement bienveillant. Ils sont souvent vus comme des rétrogrades, si peu en accord avec leur époque, elle, qui a pourtant enfanté des droits de l'homme. Réactiver leur pensée serait donc raviver un danger. Cette inquiétude semble fondée à juste titre, tant les réflexions de ces hommes sont reprises, instrumentalisées, par des mouvements souvent peu recommandables. Ainsi pour saisir leur perception de ces droits, il faut la recontextualiser, accepter un certain retour chronologique sans lequel nous resterons aveugles et sourds à leur pensée. Pour saisir leur point de vue, il faudrait oublier que nous sommes pétris de cette conception de l'Humanité, que notre pensée s'est toujours, avant tout débat, accordée avec ces droits. Les travaux à ce propos sont assez éclairants, car on en trouve très peu qui arrivent à se départir de ce sentiment premier, intuitif, de rejet envers ces penseurs. Le premier geste à accomplir serait donc de retrouver une certaine acuité et de relire ces auteurs avec une certaine générosité, ayant bien à l'esprit que leurs réflexions sont celles d'une certaine époque et que le sens qu'elles pouvaient avoir alors, n'est sans doute pas le même qu'elles pourraient avoir aujourd'hui.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> </span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">Examiner les droits de l'homme à partir du camp adverse permet de retrouver un débat qui ne fut pas seulement celui de deux conceptions politiques opposées et ancrées dans un certain temps historique, mais aussi celui de deux réflexions philosophiques quant à l'homme et par voie de conséquence au droit. Sur ce point, la réflexion autour des droits de l'homme est pour l'époque profondément novatrice. Les penseurs contre-révolutionnaires réagissaient avant 1770 aux révolutions particulières se déroulant dans leur pays et n'ayant d'incidence possible que sur un sol national déterminé, avec les droits de l'homme visant à l'universalité, la réaction est autre puisque le débat n'est plus simplement politique mais anthropologique. Si un penseur de la contre-révolution envisage le droit comme devant se régler sur une coutume, une habitude sans cesse reconduite par l'expérience, que peut-il répondre à l'histoire quand elle lui présente les déclarations américaines de 1776 ? Doit-il admettre que les faits forcent au changement ou bien est-ce juste une étape d'un cycle historique plus ample ? Encore faudrait-il faire preuve d'une grande prudence, tant la notion même de droit de l'homme reste problématique : Burke n'est en rien hostile aux droits de l'homme mais ne soutient pas la révolution. La discussion entre les contre-révolutionnaires et les droits de l'homme est bien celle de deux conceptions de l'humanité (conceptions qui elle-même connaissent leurs propres ramifications), qui dans certaines de leurs composantes, continuent à débattre encore aujourd'hui entre communautariens et libéraux, mais aussi celle de deux philosophies de l'histoire, l'une cyclique, l'autre linéaire.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> </span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">Si l'on s'attache à la perception des droits de l'homme par les contre-révolutionnaires, c'est afin de rappeler qu'elle n'est pas monolithique. Ainsi leur rapport à ces droits n'est pas aussi unilatéral qu'on peut le croire. Unilatéralité qui ne serait qu'une chimère réductrice tant on devrait plutôt parler « des » perceptions des droits de l'homme par ces penseurs. Si chacun se dresse contre ces droits, c'est la plupart du temps pour les mêmes causes mais souvent de façons bien différentes. Cette pluralité annoncée de perceptions amène donc à s'interroger alors sur la notion de « contre-révolutionnaire ». Si ces perceptions sont diverses, quel élément permet de réunir ces hommes ? Qu'ils soient partisans d'un conservatisme historique, du despotisme éclairé ou encore de l'absolutisme intégral, leurs pensées se recoupent souvent aux mêmes points (importance que doit jouer la religion dans la société ; condamnation de l'abstraction des </span></span></span></span><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">philosophes</span></span></i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style=""> ; poids de la tradition). Dans cette perspective de contextualisation, il faudrait sans doute préciser que l'on ne parle des « contre-révolutionnaires » que par facilité, car bien qu'ayant souvent les mêmes convictions, ces hommes n'avaient pas du tout la volonté d'être en accord entre eux, d'ériger une « école ». Néanmoins certains auteurs peuvent être rapprochés de manière évidente (par exemple Burke et Rehberg), mais ne voir en l'un que le successeur de l'autre fait parfois oublier son apport particulier.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="text-decoration: none;"> </span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">Cependant une telle approche strictement historique consistant à créer une typologie de ces différents penseurs, selon leurs points de convergences ou d'affrontement aux droits de l'homme, ne saurait être satisfaisante et ne pourrait avoir qu'une fonction apéritive. Mais dès lors qu'on examine la critique de la rationalité des Lumières, incarnée par les différentes déclarations, on saisit l'importance d'une nouvelle approche de ces auteurs. Ce qui se révèle intéressant ce n'est pas tant la critique en soi, mais bien plutôt au nom de quoi elle se profère et surtout ce qu'elle propose en retour.</span></span></span></span></span></p>
<br />
<br />Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-39022794038466772272008-01-15T15:34:00.001+01:002009-11-05T19:24:15.158+01:00Le silence chez Michel Foucault - V<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R4zFEwzd63I/AAAAAAAAADw/NbE0T3uNZ5o/s1600-h/fret.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R4zFEwzd63I/AAAAAAAAADw/NbE0T3uNZ5o/s320/fret.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5155712359043296114" border="0" /><meta equiv="CONTENT-TYPE" content="text/html; charset=utf-8"><title></title><meta name="GENERATOR" content="OpenOffice.org 2.2 (Win32)"><meta name="CREATED" content="20080115;15362518"><meta name="CHANGED" content="16010101;0"><style type="text/css"> <!-- @page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } P { margin-bottom: 0.21cm } --></style></a>
<br /><span style="font-style: italic; color: rgb(0, 0, 0);">
<br />Voici la dernière partie de cette petite réflexion sur le silence chez Michel Foucault. N'hésitez pas à discuter les propos tenus. En espérant n'avoir assomer personne d'ennui...</span>
<br />
<br /><meta equiv="CONTENT-TYPE" content="text/html; charset=utf-8"><title></title><meta name="GENERATOR" content="OpenOffice.org 2.2 (Win32)"><meta name="CREATED" content="20080115;15362518"><meta name="CHANGED" content="16010101;0"><style type="text/css"> <!-- @page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } P { margin-bottom: 0.21cm } --> </style> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">Que voir ultimement derrière le masque du silence ? Assurément une modalité négative du discours. Un rapport de la parole avec elle-même, tant le silence existe toujours en elle, au moins comme virtualité, comme peur intrinsèque. Lorsque Foucault expliquait que le langage philosophique devait maintenant avoir à faire avec cette intrusion du silence, dans son champs, il pointait une difficulté tout à fait contemporaine. Cette dernière semble être toujours présente en cette période post-métaphysique, où la limite de la parole ne se construit que par rapport à un sujet, qui a accepté pour de bon sa finitude. Comment comprendre dès lors la voix du philosophe qui semble toujours limitée par ses propres découvertes ? Le penseur doit-il se confiner au travail interminable du commentaire, dès lors qu'aucun grand système ne peut plus se construire ? On peut supposer que son travail, est désormais d'habiter cette espace du silence, de pouvoir s'y mouvoir, sans en briser les contours. D'ors et déjà, en comprenant sa mécanique, il se tient à l'écart de son pouvoir, et ainsi se sauvegarde du mutisme. Mais il n'est pas pour autant à l'aise en ce nouveau domaine. Il ressent bien qu'à chaque parole, il peut malgré lui, dépasser l'étroite ligne. Dès lors, chaque mot proféré doit-il contenir en lui la peur de son propre anéantissement ? Il semble bien qu'il doit pour l'instant en être ainsi, mais cela fait naître une certaine prudence énonciative, cette dernière étant la compréhension que l'espace du langage comporte son pendant de néant.</span></span></span></span></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">Cependant les analyses de Foucault sur le champs de la littérature confère au silence l'aspect d'un principe actif au sein de le création artistique. Il faut pourtant bien se garder d'en faire le principe de toute oeuvre, mais reconnaître néanmoins le rôle qu'il peut y jouer. Rôle qui ne s'assume jamais en tant que tel, dont la présence est ressentie sans jamais qu'elle ne se livre tout à fait. Ici encore, le silence semble se dérober.</span></span></span></span></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">La parole actuelle courant toujours après le silence, voulant le faire parler et donc l'anéantir -suprême garantie- ne cesse de le faire fuir. Peut-être n'a-t-elle qu'à le laisser être, à ses côtés. En effet, si la parole veut contraindre le silence comment pourra-t-elle le comprendre ? Surtout si elle n'a à lui proposer que des mots, lui qui ne les a jamais utilisé, qui les a sans cesse condamnés à l'échec. Pour appréhender son instance contraire, le langage ne trouvera pas de solution, en ne lui proposant seulement que de se soumettre à son modèle. Laisser le silence s'exprimer, une dernière fois, selon ses termes, est peut-être l'ultime chance pour la parole moderne de se guérir de sa surdité.</span></span></span></p>
<br /><a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R4zFEwzd63I/AAAAAAAAADw/NbE0T3uNZ5o/s1600-h/fret.jpg"></a>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-50653890433659448052008-01-12T13:03:00.001+01:002009-11-05T19:24:28.539+01:00Le silence chez Michel Foucault - IV<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R4iswAzd62I/AAAAAAAAADo/DQA-KYZZO30/s1600-h/fret.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://4.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R4iswAzd62I/AAAAAAAAADo/DQA-KYZZO30/s320/fret.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5154559714375101282" border="0" /></a><meta equiv="CONTENT-TYPE" content="text/html; charset=utf-8"><title></title><meta name="GENERATOR" content="OpenOffice.org 2.2 (Win32)"><meta name="CREATED" content="20080112;13003934"><meta name="CHANGED" content="16010101;0"><style type="text/css"> <!-- @page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } P.sdfootnote { margin-left: 0.5cm; text-indent: -0.5cm; margin-bottom: 0cm; font-size: 10pt } P { margin-bottom: 0.21cm } A.sdfootnoteanc { font-size: 57% } --> </style> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; text-decoration: none; page-break-before: always; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"> <span style="font-size:100%;"><b>
<br /></b></span></p><p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; text-decoration: none; page-break-before: always; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><b>
<br /></b></span></p><p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; text-decoration: none; page-break-before: always; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><b>Le murmure du secret</b></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="left" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="left"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Sans doute, le secret a à voir avec le silence de manière intime. Tout d'abord car le secret est analytiquement silencieux. Dès que la parole s'empare de lui, il cesse et meurt. Ensuite le secret, résidu d'ombre au creux de la clarté du langage, crée au sein de ce dernier des zones où rien ne se dit, car on ne sait pas comment le dire, ou bien encore parce qu'on ne sait pas qu'il y a quelque chose à dire. Foucault en s'arrêtant sur les travaux de Roussel ou de Klossowski, nous livre cette liaison mystérieuse du silence et du secret.</span></span></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="left" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="left" lang="fr-FR"> <span style="font-size:100%;"><i>Silence brisé, secret révélé</i></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="left" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR">Chez Roussel, on trouve la présence d'un mystère, en effet le texte ne semble pas délivrer immédiatement sa signification, laissant présager un silence doué de sens, qui fait écho au texte. </span><span lang="fr-FR"><i>Comment j'ai écrit certains de mes livres</i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"> aurait du être la clef de cette énigme, mais ce secret ne cesse de se reconduire, dès lors qu'on veut le dévoiler, le rompre. Autrement dit, chaque fois que le secret tend à être brisé pour enfin se manifester dénudé, ouvert à l'éclat du sens, il se renforce et échappe un peu plus à l'enquête.</span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-left: 0.95cm; margin-right: 1.11cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Secret redoublé : car sa forme solennellement ultime, le soin avec lequel elle a été, tout au long de l'oeuvre, retardée pour venir à échéance au moment de la mort, transforme en énigme le procédé qu'elle met au jour. Le lyrisme méticuleusement exclu de </span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i>Comment j'ai écrit certains de mes livres </i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">[...] apparaît inversé - à la fois nié et purifié – dans cette figure étrange du secret que la mort garde et publie. Le « comment » inscrit par Roussel en tête de son oeuvre dernière et révélatrice nous introduit non seulement au secret de son langage, mais au secret de son rapport avec un tel secret, non pour nous y guider, mais pour nous laisser au contraire désarmés et dans l'embarras le plus absolu quand il s'agit de déterminer la forme de réticence qui a maintenu le secret dans cette réserve tout à coup dénouée.</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=5065389043365944805#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a></span></span></span></sup></p> <p style="margin-left: 0.95cm; margin-right: 1.11cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Le titre même de cet ouvrage est déroutant tant il laisse de côté et d'une manière si brutale le geste créatif de Roussel. En effet on ne trouve aucune énigme dans ce titre qui délivre son sens immédiatement, à la différence d'un titre comme </span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i>Impressions d'Afrique</i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"> qui lui contenait déjà son secret (</span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i>Impressions à fric</i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">). Le titre va même au-delà de l'absence de secret il annonce par ce </span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i>Comment</i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">, qu'il va rompre les mystères antérieurs, briser les longs silences qui se sont tissés au gré des oeuvres précédentes, mettre le lecteur fasse à son impuissance à résoudre les énigmes passées. Si l' oeuvre posthume de Roussel nous explique certains de ses procédés de rédaction, travail sur l'homonymie, déformation, déplacement de mots, elle ne le fait qu'à son tour en les rendant secrets ; une dernière fois la transformation a lieu, là où le secret est censé cesser, il se déplace mais persiste en un autre lieu. La lecture de Foucault est intéressante dans sa remarque sur cet ouvrage qui est, et a été voulu comme posthume. Il y a bien dans cette habillage de l'oeuvre, une solennité qui ne laisse plus de place à la parole suite aux derniers mots du défunt. Si les derniers mots ne soufflent alors qu'un ultime secret, le silence est double : l'un est celui qui ne permet plus la parole car ce qui devait être dit, le fut : l'ultime explication a été donné ; l'autre est celui d'un désarmement qui ne pourra jamais être résolu, la parole révélatrice s'étant tue : cette dernière explication ne pourra évidemment jamais recevoir la sienne. L'absence de lyrisme est bien une figure de ce silence ou plutôt de cette parole devenu muette, tant dans le lyrisme et dans tout autre forme non-neutre, teintée, du discours, il reste possible de chercher une réponse au secret, tant ces formes enfantent un texte qui en dit trop, ou du moins plus qui ne semble le laisser croire. Or si le lyrisme a été </span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i>exclu</i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">, le texte n'est plus que la source d'un mutisme, ou d'une parole qui n'a plus d'écho, là où il était impérativement requis qu'elle en eut un. Là où une réponse devait voir le jour, en éclot une qui ne satisfait pas la question, voire même qui la reconduit, « si Roussel de son plein gré a dit qu'il y avait « du secret », on peut supposer aussi bien qu'il l'a radicalement supprimé en le disant et en disant quel il est, ou qu'il l'a multiplié en laissant secret le principe du secret et de sa suppression »</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote2anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=5065389043365944805#sdfootnote2sym"><sup>2</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. Le </span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i>Comment</i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"> ne répond pas exactement à la formation du secret, à sa mécanique véritable, mais plutôt à ce pourquoi le secret est bien un authentique mystère. Il s'agit plus sous les airs d'une généalogie du secret, d'une dernière affirmation </span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i>de l'être-secret</i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. Roussel ne livre qu'un dernier silence attestant avec force de sa présence et de son authenticité.</span></span></span></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Ce secret que Foucault voit comme la possibilité angoissante d'une transformation toujours possible du sens, qui peut ou non s'accomplir, laissant le lecteur dans un espace aux contours jamais définis, est un silence équivoque. Tout d'abord car il est sens au creux de la parole, il peut y avoir autre chose que ce que le mot délivre. Enfin il est proprement silence, ne pouvant garantir qu'il y vraiment lieu de penser qu'il y ait autre chose que ce qu'y se dit, au creux des mots. Il peut ne pas y avoir d'écho à ce qui est écrit, laissant alors le lecteur dans un assourdissant mutisme : cette équivoque est bien vue par Foucault qui en parle comme d'une « polyvalence rigoureuse et incontrôlable des formes »</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote3anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=5065389043365944805#sdfootnote3sym"><sup>3</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. Avec cette réflexion, on aperçoit une nouvelle figure du silence, en tant que déficit de la parole, sorte de murmure indiscernable. On entend le secret, sa manifestation prouve sa présence, mais il est impossible de discerner son message.</span></span></span></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"> <span style="font-size:100%;"><i>Le spectacle de la syntaxe</i></span></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Si l'énonciation requiert une certaine conformité silencieuse à la police discursive, le discours lui-même nécessite un certain ordre silencieux : la syntaxe. Ordre muet, tant il est d'ors et déjà accepté par chacun, avant même qu'une parole ne soit proférée. Le besoin préalable de cette règle au discours est indispensable, car cette dernière rend possible à la fois l'émission et la réception du discours dans son aspect formel. Dans une étude sur Klossowski</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote4anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=5065389043365944805#sdfootnote4sym"><sup>4</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">, Foucault examine l'exercice de la traduction en montrant comment il s'agit de faire passer un langage dans un autre, de soumettre un ensemble déjà construit à un nouvel ordre :</span></span></span></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">L'homme qui traduit, passeur nocturne, a fait silencieusement transhumer le sens de gauche à droite, par-dessus la pliure du livre. Sans armes ni bagages. Et selon une logistique qui demeure son secret ; on sait seulement que, frontière franchie, les grandes unités de sens se regroupent à peu près, en masses analogues : l'oeuvre est sauve.</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote5anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=5065389043365944805#sdfootnote5sym"><sup>5</sup></a></span></span></span></sup></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Le travail du traducteur est celui d'opérer un glissement d'un régime d'idiomes vers un nouveau. Voilà pourquoi Foucault dit ensuite des traductions traditionnelles qu'elles sont «latérales » </span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote6anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=5065389043365944805#sdfootnote6sym"><sup>6</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">, car elles n'opèrent qu'un simple glissement. Mais si le sens de l'oeuvre, prise en son ensemble, est préservé, qu'en est-il de la particularité de l'oeuvre, en ce qu'elle fait naître tel mot précis, à tel endroit ? La traduction latérale fait perdre le caractère unique de l'apparition de chaque mot, en ce qu'elle bouleverse l'ordre premier, celui que décida l'auteur, pour l'adapter à un autre régime syntaxique. En opposition à cette méthode </span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i>L'Enéide</i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"> de Klossowski propose une traduction verticale, autrement dit intégralement littérale. Le texte renaît donc en un autre lieu, une autre langue, les mots se choquent dans le même éclat qu'à leur origine. Ainsi ils deviennent le double de l'aventure. Ils sont une représentation silencieuse de la bataille que le récit laisse se dérouler. Ils ne racontent pas seulement l'histoire, ils la peignent. Un tel travail donne à la syntaxe un nouveau visage. Il semble qu'a lieu, en son sein, un combat, que la traduction traditionnelle aurait oublié. Ainsi dans chaque oeuvre étrangère, il y aurait à revoir avec acuité sa syntaxe originelle, afin de bien saisir le choc des mots entre eux, en ne se focalisant pas exclusivement sur le sens global. Ce procédé ajoute du sens au récit : soudain il ne se contente pas que de dire ; il montre par là même. La syntaxe passe donc du statut d'ordre latent du discours, à celui de redoublement muet du spectacle qu'elle offre.</span></span></span></p><p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify">
<br /><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"></span></span></span></p><p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">
<br /></span></span></span></p> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote1"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=5065389043365944805#sdfootnote1anc">1</a>Foucault Michel, <span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Dits et écrits 1954-1988, </span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Op. cit.,</span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">« Dire et voir chez Raymond Roussel », n°10, 1962, p.234.</span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote2"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote2sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=5065389043365944805#sdfootnote2anc">2</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i>Ibid., </i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">p. 234-235</span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote3"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote3sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=5065389043365944805#sdfootnote3anc">3</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i>Ibid., </i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">p. 239</span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote4"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote4sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=5065389043365944805#sdfootnote4anc">4</a>Foucault Michel, <span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Dits et écrits 1954-1988, </span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Op. cit.,</span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">« Les mots qui saignent (Sur </span></span></span></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">L'Enéide </span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">de P. Klossowski) », n°27, 1964, p.452 et suivantes</span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote5"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote5sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=5065389043365944805#sdfootnote5anc">5</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i>Ibid., </i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">p.452</span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote6"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote6sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=5065389043365944805#sdfootnote6anc">6</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i>Ibid., </i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">p.452</span></span></span></p> </div>
<br />
<br />
<br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">
<br /></span>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-39656625181356574892008-01-10T12:20:00.001+01:002009-11-05T19:24:41.394+01:00Le silence chez Michel Foucault - III<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R4X_wgzd61I/AAAAAAAAADg/ld_5d2I2TwI/s1600-h/fret.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R4X_wgzd61I/AAAAAAAAADg/ld_5d2I2TwI/s320/fret.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5153806557500009298" border="0" /></a><meta equiv="CONTENT-TYPE" content="text/html; charset=utf-8"><title></title><meta name="GENERATOR" content="OpenOffice.org 2.2 (Win32)"><meta name="CREATED" content="20080110;12200445"><meta name="CHANGED" content="16010101;0"><style type="text/css"> <!-- @page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } P.sdfootnote { margin-left: 0.5cm; text-indent: -0.5cm; margin-bottom: 0cm; font-size: 10pt } P { margin-bottom: 0.21cm } A.sdfootnoteanc { font-size: 57% } --> </style> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; text-decoration: none; page-break-before: always; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"> <span style="font-size:100%;"><b>
<br /></b></span></p><p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; text-decoration: none; page-break-before: always; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><b>
<br /></b></span></p><p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; text-decoration: none; page-break-before: always; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><b>La frontière polymorphe</b></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Le silence saisi comme un rapport, du fait de l'impossible tentative à le contenir dans un espace clos, incite à le concevoir comme pris dans une mobilité permanente. La modalité du rapport ne peut être qu'une étroite ligne, qui, ici, se matérialise sous la forme d'une frontière, laquelle ne cesse de se déplacer, de varier. Il s'agit dès lors d'examiner ces mutations, grâce à deux exemples chers à Foucault : la folie et la sexualité ; d'examiner comment l'un et l'autre ont vu leur statut se modifier, les faisant franchir cette mince barrière, au-delà de laquelle plus aucun mot n'est possible.</span></span></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"> <span style="font-size:100%;"><i>De la folie à l'enfermement</i></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Aborder l'histoire de la folie telle que Foucault nous la livre, peut nous éclairer sur les transformations du silence, aussi bien à propos de leurs effectivités que de leurs causes. Tout d'abord, il faut examiner le rapport entre silence et folie, en le segmentant en trois phases chronologiques : la Grèce antique, la Renaissance, et finalement l'Âge classique. </span></span></span> </p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Ce jeu entre le silence et la folie trouve ses règles toujours en fonction du modèle de Vérité dont se réclame une époque donnée. Ainsi, la Grèce antique en faisant de la </span></span><span lang="fr-FR"><i>mesure</i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"> son idéal, n'a que faire de la Vérité dans son éclatante justesse. A vrai dire, cette dernière, par son caractère exact, effraie. Elle est marginalisée car elle en dit trop, elle rompt l'équilibre désiré. Elle est apparentée, en quelque sorte, à une forme d'</span></span><span lang="fr-FR"><i>hybris</i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">, à cause de sa volonté orgueilleuse de dire le vrai. Marginalisation qui est réelle, et dont les exemples sont éloquents : Tiresias en disant la Vérité n'est pas écouté par Oedipe, il est pris pour un vieux fou ; Cassandre, du fait de ses visions se révélant vraies, se fait enfermer. La littérature nous livre deux exemples forts, mais l'histoire n'est pas en reste avec la figure de Socrate. En effet, le philosophe qui est proche de la Vérite, le seul succeptible d'être allé hors de la caverne, et qui plus est fait advenir la Vérité chez ses concitoyens, est puni, et boit finalement la ciguë. La voix qui disait le vrai s'est éteinte volontairement, ne pouvant pas résonner en son monde. La Vérité -comprise comme exactitude- est condamnée à être muette. Etonnant paradoxe : celui qui dit la vérité est pris pour un fou par des sourds. </span></span></span> </p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">La phase de la Renaissance voit toujours le rapport entre folie et Vérité se modifier, d'après l'idéal de connaissance de l'époque. D'après Foucault « les connaissances du XVIe siècle étaient constituées d'un mélange instable de savoirs rationnels, de notions dérivées des pratiques de la magie »</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=3965662518135657489#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">, cette place de la magie, laisse une certaine souplesse pour accueillir la folie. En effet l'espace laissé ouvert au non-rationnel, permet à la folie d'être écoutée. Le fou, dans sa démence, peut dire des paroles, qui après analyse, peuvent se révéler être des vérités. A ce moment, la ligne du silence a reculé du domaine de la connaissance, l'espace de la parole devient plus tolérant. A cette âge du commentaire, on ne peut se résoudre à rendre silencieuse une parole -tant les énoncés sont peu nombreux-, même si celle-ci est proférée par un fou. Si elle est insatisfaisante, dans sa première forme, le renfort du commentaire, de l'herméneutique, va permettre son acceptation, et ainsi la sauver. Cette dernière qui restait muette, dans sa forme brute, va être affinée, afin de délivrer son sens, ou l'illusion d'un sens.</span></span></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">L'Âge classique se forge un idéal plus rigide. Il s'agit désormais de savoir avec exactitude, la volonté de Vérité naît. Dès lors la folie n'est plus permise, les fous sont enfermés. Le mouvement de cette époque est quasiment tout à fait inverse à la phase antique : ceux qui disent la Vérité (ou plutôt qui la cherchent), condamnent ceux qui ne peuvent pas la dire. Les fous sont enfermés, car ils n'ont pas la capacité de chercher la Vérité et encore moins de la détenir. La parole qui au temps précédent était tolérée, est désormais réduite au silence. Avec ces trois moments on voit comment le rapport entre parole et silence est instable et change selon les époques et les idéaux. Cette analyse permet de saisir le rôle structurant qu'a l'idéal de connaissance envers certaines formes de silence</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote2anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=3965662518135657489#sdfootnote2sym"><sup>2</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. Le silence ne peut donc pas se penser comme un lieu défini, une frontière stable, qui donnerait une fois pour toute un statut clair à la folie. Au contraire, celle-ci ne cesse de voir sa place et sa perception redéfinies. Pourtant ce n'est pas la folie qui change, en son contenu substantiel -on est toujours fou, de la même manière, à chaque époque- c'est bien plutôt l'étroite ligne de partage entre parole et silence.</span></span></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"> <span style="font-size:100%;"><i>De la sexualité au tabou</i></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="text-decoration: none;"> </span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">La sexualité semble bien être aussi un autre champs intéressant à observer, si on souhaite saisir le processus de mutation du silence. La sexualité moderne semble avoir un statut singulier : selon Foucault elle n'est plus que la limite de la loi, de notre langage</span></span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote3anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=3965662518135657489#sdfootnote3sym"><sup>3</sup></a></span></span></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">. En somme la sexualité a quitté le sol de la parole pour être une des frontières de celui du silence : « elle dessine la ligne d'écume de ce qu'il [le langage] peut tout juste atteindre sur le sable du silence ».</span></span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote4anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=3965662518135657489#sdfootnote4sym"><sup>4</sup></a></span></span></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style=""> Elle est devenue essentiellement frontière, c'est elle qui fixe la nouvelle limite de la parole. La sexualité devient le seul lieu où la profanation reste possible, suite au déclin du sacré. La frontière qui était auparavant matérialisée par l'espace du sacré dont le blasphème en était la transgression, est aujourd'hui le fait de la sexualité et de ses tabous. Un élément nouveau se tient dans ce rôle désormais occupé par la sexualité, la profanation de l'espace sacré se faisait en rapport à une référence transcendante, désormais la profanation dans le champs de la sexualité n'est seulement en rapport qu'avec ce champs lui-même ; le passage du blasphème au tabou est l'avènement de l'homme sans Dieu. Quand Foucault constate cette mort de Dieu, c'est au sens où l'expérience de la limite ne se fait plus dans le choc face à une transcendance ; mais plutôt dans une relation qui se déroulerait en nous, face à notre finitude : c'est la fin de la « limite de l'Illimité » pour « le règne illimité de la Limite »</span></span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote5anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=3965662518135657489#sdfootnote5sym"><sup>5</sup></a></span></span></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="text-decoration: none;"> </span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">Quel langage, quelle pensée peut permettre d'appréhender cette expérience de la limite ? Autrement dit quels mots peuvent retentir au royaume du silence ? A chaque parole énoncée, ledit royaume s'effondre, la voix ne peut se maintenir dans cet espace, car à chacune de ses manifestations elle ne cesse d'en sortir ; elle ne sait pas encore manier le langage de cette région. Lorsque Foucault suggère qu' « il vaut mieux sans doute essayer de parler de cette expérience et de la faire parler au creux même de la défaillance de son langage »</span></span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote6anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=3965662518135657489#sdfootnote6sym"><sup>6</sup></a></span></span></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style=""> , on ne peut rester que muet, tant il s'agit d'avouer la faiblesse d'un langage qui n'est que trop le notre, là où justement un autre serait nécessaire bien que nous ne le maîtrisons pas. Mais se tenir au creux de cette défaillance reste sûrement, en effet, le seul moyen de se maintenir en cette espace sans à la fois l'anéantir et sans s'en exclure. Face à cette nouvelle expérience, la philosophie n'a plus le langage adéquat ; la limite l'a amené dans un espace nouveau où il ne sait plus se mouvoir de manière satisfaisante. Ce tournant de la réflexion philosophique est visible dès le criticisme kantien avec cette mise en évidence de la finitude radicale de l'individu. La réflexion sur la totalité, celle du temps où l'Illimité était frontière ouvrante sur un territoire supérieure (celui de l'altérité transcendante), s'est vu remplacée par une autre portant sur un espace plus réduit, délimité, dont la Limite est la frontière. Cette dernière ne doit pas se concevoir comme extérieure à l'espace qu'elle serait censée définir, elle s'inclut à sa propre limitation, laquelle ne saurait être franchie par aucun pas ferme. </span></span></span></span></span> </p> <p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="text-decoration: none;"> </span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">Ce dernier exemple, tout comme celui de la folie, montre encore une fois que le silence, en tant que frontière ne cesse d'être mobile et ne peut se penser qu'en terme de rapport de la parole avec sa limite. La polymorphie s'était déjà manifestée lors des procédures d'exclusion (où le silence se transformait selon le lieu, la circonstance, le public), la différence avec les exemples de la folie et de la sexualité, c'est que la polymorphie ne s'attache pas qu'aux conditions formelles de la limite mais bel et bien à son contenu substantiel.</span></span></span></span></span></p><p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify">
<br /><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style=""></span></span></span></span></span></p><p style="margin-right: 0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">
<br /></span></span></span></span></span></p> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote1"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=3965662518135657489#sdfootnote1anc">1</a>Michel Foucault, <span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Les Mots et les choses</span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">, Gallimard, Paris, 1966 , p.47</span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote2"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote2sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=3965662518135657489#sdfootnote2anc">2</a>On remarquera à propos du partage des « procédures d'exclusion » qu'à l'Âge classique, le partage de la folie atteint une proximité sans précédent avec celui de la Vérité, au point que l'un et l'autre se structurent mutuellement.</p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote3"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote3sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=3965662518135657489#sdfootnote3anc">3</a>Foucault <span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">Michel, </span></span></span></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Dits et écrits 1954-1988, </span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Op. cit.,</span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">« Préface à la transgression (en hommage à Georges Bataille) », n°13, 1963, p.261 et suivantes.</span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote4"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote4sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=3965662518135657489#sdfootnote4anc">4</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i>Ibid., </i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">p. 261</span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote5"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote5sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=3965662518135657489#sdfootnote5anc">5</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i>Ibid., </i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">p. 263</span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote6"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote6sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=3965662518135657489#sdfootnote6anc">6</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i>Ibid., </i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">p.269</span></span></span></p> </div>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-22472439013325085312008-01-08T13:12:00.001+01:002009-11-05T19:24:54.653+01:00Le silence chez Michel Foucault - II<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R4NpXgzd60I/AAAAAAAAADY/xGlFw30eAB0/s1600-h/fret.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://1.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R4NpXgzd60I/AAAAAAAAADY/xGlFw30eAB0/s320/fret.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5153078251305691970" border="0" /></a>
<br /><meta equiv="CONTENT-TYPE" content="text/html; charset=utf-8"><title></title><meta name="GENERATOR" content="OpenOffice.org 2.2 (Win32)"><meta name="CREATED" content="20080108;13143200"><meta name="CHANGED" content="16010101;0"><style type="text/css"> <!-- @page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } P.sdfootnote { margin-left: 0.5cm; text-indent: -0.5cm; margin-bottom: 0cm; font-size: 10pt } P { margin-bottom: 0.21cm } A.sdfootnoteanc { font-size: 57% } --> </style> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; page-break-before: always; color: rgb(0, 0, 0);" lang="fr-FR"> <span style="font-size:100%;"><b>Le silence, un espace à délimiter</b></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="">Avant de vouloir questionner le silence, il faut d'abord savoir où le trouver. De la même manière où avant d'arpenter une terre qui n'est pas familière, il faut effectuer des repérages. Ainsi il va s'agir dans un premier moment de délimiter strictement l'espace du silence, de voir comment il se conçoit, se forme. Mais il faut aussi interroger les instances extérieures qui servent à créer son agencement interne.</span></span></span></p> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; text-decoration: none; color: rgb(0, 0, 0);" lang="fr-FR"> <span style="font-size:100%;"><i>Autorités et limites</i></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR">Foucault, dans un mouvement qui scande la globalité de son oeuvre, n'a de cesse d'examiner les positivités dans leur rapports aux autorités. Comment tout discours s'articule toujours en rapport avec un pouvoir, ce dernier lui conférant à la fois sa norme et sa permissibilité. Dès la première hypothèse de </span><span lang="fr-FR"><i>L'ordre du discours</i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">, il nous l'explique :</span></span></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-left: 0.98cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Je suppose que dans toute société la production du discours est à la fois contrôlée, sélectionnée, organisée et redistribuée par un certain nombre de procédures qui ont pour rôle d'en conjurer les pouvoirs et les dangers, d'en maîtriser l'événement aléatoire, d'en esquiver la lourde, la redoutable matérialité.</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a></span></span></span></sup></p> <p style="margin-left: 0.98cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Ainsi le discours n'est pas à comprendre comme un ensemble expressif vif et incontrôlable. A chaque parole énoncée, résonne en-deçà d'elle, l'écho d'une norme. Bref, on ne peut pas tout dire et pas n'importe comment. La thèse est violente, tant elle s'adresse à la liberté même du discours, pouvoir faire taire le discours, c'est bien l'anéantir. Mais il faut bien voir qu'un tel anéantissement n'est pas exclusivement celui du discours, en tant que simple instance expressive, il s'agit bien aussi de la mort du sujet pensant, dans son rapport au monde, à autrui. Rendre le discours muet, c'est bel et bien rompre le pont entre le sujet et le monde. Le lien de la parole au pouvoir revêt dès lors un aspect bien plus inquiétant qu'on ne pourrait le penser : chaque discours rendu au silence ne signifie pas seulement des mots tus, mais un sujet baillonné. En mettant en évidence ce contrôle du discours, il faut s'attarder sur les moyens rendant possibles cet assujettissement du discours</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote2anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote2sym"><sup>2</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">, Foucault parle alors de « procédures d'</span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i>exclusion </i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">»</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote3anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote3sym"><sup>3</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. Procédures qui se représentent sous la forme d'interdictions de parler de telle chose, en telle circonstance, devant telle personne ; c'est là la parole interdite. Foucault précise ensuite quels sont les deux autres grands systèmes d'exclusion, en plus de celui de la parole défendue : « le partage de la folie et la volonté de vérité »</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote4anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote4sym"><sup>4</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. La volonté de vérité semble pourtant être la procédure d'exclusion qui a pris le plus d'importance au point d'englober les deux autres. En effet une parole peut être interdite car si elle ne dit pas le vrai, elle ne sera pas entendue ; le fou est mis à l'écart car il ne </span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i>peut</i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"> pas dire la vérité. Il y a donc un silence instauré par cette volonté de vérité comme pendant de ce qui peut se dire, mais aussi à l'intérieur même de ce qui se dit car « on n'est dans le vrai qu'en obéissant aux règles d'une ''police'' discursive qu'on doit réactiver en chacun de ses discours »</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote5anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote5sym"><sup>5</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. Cet antécédent nécessaire du discours (la police discursive) est bien à la fois l'unique champs sur lequel pourrait naître un discours censé et à la fois, ce dernier est sans cesse reconduit pas le discours lui-même. Cette réactivation reste toujours tacite, conférant même à la parole exprimée une composante silencieuse. C'est bien là un débordement du silence sur le champs de la parole. Car en plus de tout un champs de paroles interdites condamnées à rester sous le joug du silence, il est lui-même en creux de toutes paroles énoncées, comme forme de la norme. On voit alors que la volonté de vérité face à ces deux modalités que sont sa satisfaction ou son insatisfaction renvoie dans ces deux cas, bien que de manière différente, au silence : comme expression de la norme ou comme rejet.</span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">En examinant le rôle de ces trois avatars de la frontière du dicible (la parole défendu, le partage de la folie et celui de la Vérité), il est intéressant de noter que l'espace du silence déborde sur celui de la parole, en normant ses événements discursifs. Les deux espaces ne jouent donc pas à part égale. Lorsque le silence s'avance sur le domaine de la parole, il la contrôle ; lorsque la parole s'achemine vers celui du silence, elle s'y perd.</span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; text-decoration: none; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"> <span style="font-size:100%;"><i>Silence et surgissement</i></span></p> <p style="margin-left: 0.03cm; margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-left: 0.03cm; margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Foucault nous le fait remarquer, pendant longtemps le silence fut appréhendé comme structurant tout discours dans son articulation à une totalité, à l'esprit d'une époque. En quelque sorte sorte, chaque discours aurait sans cesse sa voix rédoublée par un écho silencieux, l'insérant au creux d'un moment historique donné :</span></span></span></p> <p style="margin-left: 0.03cm; margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">[...] C'est donc que chaque discours recelait le pouvoir de dire autre chose que ce qu'il disait et d'envelopper ainsi une pluralité de sens : pléthore du signifié par rapport à un signifiant unique.</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote6anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote6sym"><sup>6</sup></a></span></span></span></sup></p> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Foucault, propose une autre interrogation, bien que celle présentée est celle de toute une tradition de l'histoire de la pensée. Il veut déterminer pourquoi tel énoncé a surgi plutôt qu'un autre. Le geste est profondément novateur, tant « il ne s'agit [plus] de faire faire parler le mutisme qui les [les discours] entoure. »</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote7anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote7sym"><sup>7</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"> On peut voir ici un souci de prudence, face à une tradition qui a peut-être, dans un souci d'exhaustivité ou face à un déficit des discours, fait parler des éléments qui n'avaient rien à dire. On retrouve aussi la volonté de Foucault d'en finir avec les grands regroupement unitaires, qui ne sont peut-être qu'une illusion inspirée par la facilité. Il oppose alors aux principes de pléthore et de totalité, celui de la rareté. Il faut désormais « définir un système limité de présences »</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote8anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote8sym"><sup>8</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. Le silence se renouvelle par là même dans la façon dont il est appréhendé. Il n'est le plus murmure détenant une information, dévoilant l'unité d'un groupe de discours ; il devient la modalité de l'ensemble des conditions de possibilités de chaque discours particulier. La parole ne doit dès lors plus être comprise dans un système d'échos, s'éclairant les uns et les autres, mais comme un son éclatant, déchirant la nuit du silence. Néanmoins cette tentative foucaldienne peut surprendre quand il la précise : il ne faut définitivement pas saisir une parole comme l'expression du rejet d'une autre. Le jeu des autorités est donc à observer avec prudence. Si une parole, indique par sa manifestation, la norme et sa conformité à cette dernière, elle n'est </span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i>pas </i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">la norme, et n'a donc aucune puissance pour s'imposer au détriment d'une autre. Il faut désormais écouter avec attention la tonalité de la parole proférée, afin de saisir la particularité qui a permis son émission ; plutôt que de suivre la trace d'un énoncé en arpentant les chemins qu'il n'a pas pris, il faut déterminer les coordonnés précis de ce dernier. Une tension subsiste néanmoins entre la nouveauté d'une telle démarche et celle accomplie par des siècles de commentaires. Foucault explique la distance entre les deux tentatives et pourquoi on a usé, vis à vis des discours, du mode pléthorique : « parce que les énoncés sont rares, on les recueille dans les totalités qui les unifient et on multiplie les sens qui habitent chacun d'eux »</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote9anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote9sym"><sup>9</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. Ainsi si le commentaire s'est multiplié, c'est faute de matériau originel : faute de pléthore externe, il a fallut en concevoir une interne. Cela démontre que la parole qui devenait muette dès lors qu'elle se terminait, ne pouvait être supportée : il fallait la faire poursuivre, lui créer un écho, ne pas la laisser s'engouffrer dans le silence. Voici le paradoxe de toute une tradition, qui face à un surgissement intrinsèquement laconique, lui a greffé une volubile continuité.</span></span></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"> <span style="font-size:100%;"><i>L'effort de la parole</i></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR">
<br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Déterminer quel est le véritable domaine du silence soulève un grand nombre de difficultés : tantôt il s'agit d'un champs normatif, ou bien d'un espace de rejet, ou enfin du lieu où se déroule la naissance muette de la parole. Peut-on encore parler d'un même espace ? Ne serait-ce pas céder à la facilité unitaire, celle-la même que Foucault a toujours rejetée ? Sans doute, face à cette multiplicité du silence, faut-il préférer non pas une unité faîte de divers strates, mais un autre modèle. Il s'agirait alors de saisir le silence en sa simple forme de rapport à la parole. D'une part, celui d'une parole qui doit sans cesse, se conformer à la norme muette, parole qui échoue dans le silence ou encore discours devant supportait le mutisme de son propre avènement. Autrement dit, il s'agirait plutôt de songer au silence comme un rapport du discours à lui même, plutôt que d'en fait une sorte d'espace indéfinissable -ce qui semblerait trop coûteux pour la réflexion, ne pouvant jamais le déterminer véritablement. </span></span></span> </p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">L'examen de ce rapport variant dévoile une parole qui doit toujours lutter pour restée résonnante, elle se conforme, se voue à la répétition. Autrement dit, elle commet toujours un effort ultime, au creux de son dernier mot, afin de se reconduire, afin de ne pas se laisser happer par son spectre silencieux et fatal. Naît ici l'i</span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">dée du langage comme ce qui conjure la mort : « le discours, on le sait, a le pouvoir de retenir la flèche, déjà lancée, en un retrait du temps qui est son espace propre »</span></span></span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote10anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote10sym"><sup>10</sup></a></span></span></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">. La mort est alors conçue comme le rivage où le langage échoue ultimement. Rivage, dont la parole, par son redoublement infini, essaiera toujours de s'en tenir éloignée. La parole n'a donc pas d'autre choix que de se redoubler, de « tourner en rond » ; une avancée linéaire la menant nécessairement vers son mortel écueil. Foucault évoque </span></span></span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Les Mille et Une Nuits</span></span></i></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote11anc" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote11sym"><sup>11</sup></a></span></span></i></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">, ensemble enchevêtré de contes qui se révèle être une parfaite illustration de l'art de la répétition, dans ce tournoiement de la parole qui ne peut se résoudre à se taire. Tout d'abord, l'imbrication même de l'oeuvre, au niveau narratif, des personnages, des jeux de lecture, crée un labyrinthe, qui redouble la parole, le temps d'un répit, d'une inspiration, d'un silence ; sorte de garantie ultime contre la mort ; secret latent, dont l'espoir de résolution oblige le sultan Shâriyâr à la clémence. Enfin ce discours est bel et bien une lutte contre la mort, au sens le plus immédiat, contre un silence qu'il faut sans cesse évacuer, chasser, sans quoi le bourreau officiera. Shéhérazade semble bien être la parfaite figure de cette voix qui pour se préserver n'a d'autre choix que de toujours se manifester.</span></span></span></span></span></p><p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify">
<br /></p><p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">
<br /></span></span></span></span></span></p> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote1"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote1anc">1</a>Michel Foucault, <i>L'ordre du discours</i><span style="font-style: normal;">, Gallimard, Paris, 1971, p.10-11</span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote2"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote2sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote2anc">2</a>L'assujettissement du sujet ne sera pas traité, afin de se focaliser sur le silence. </p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote3"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote3sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote3anc">3</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i>Ibid</i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">, p.11</span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote4"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote4sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote4anc">4</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i>Ibid</i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">, p.21</span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote5"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote5sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote5anc">5</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i>Ibid</i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">, p.37</span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote6"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote6sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote6anc">6</a><span style="font-size:85%;"><i>L' </i></span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">archéologie des savoirs</span></span></i></span></span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">, Gallimard, coll. « Bibliothèque des Sciences humaines », Paris, 1969, p.156.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote7"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote7sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote7anc">7</a><span style="font-size:85%;"><i>Ibid., </i></span><span style="font-size:85%;"><span style="font-style: normal;">p.156</span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote8"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote8sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote8anc">8</a><span style="font-size:85%;"><i>Ibid.,</i></span><span style="font-size:85%;"><span style="font-style: normal;"> p.156</span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote9"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote9sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote9anc">9</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i>Ibid., </i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">p.157</span></span></span></p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote10"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote10sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote10anc">10</a>Foucault <span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">Michel, </span></span></span></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="">Dits et écrits 1954-1988</span></span></i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="">. Edition établie sous la direction de Daniel Defert et François Ewald avec la collaboration de Jaques Lagrange. Tome I. 1954-1969. Tome II. 1970-1975. Tome III. 1976-1979. Tome IV. 1980-1988, édition Gallimard, Paris, 1994, réed. Tome I et Tome II, Paris Gallimard, Quarto, 2001, Tome I, « Le langage à l'infini », n°14, 1963, p. 278 </span></span></span></span></span> </p> </div> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote11"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote11sym" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=5013979067704523063#sdfootnote11anc">11</a><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><i>Ibid., </i></span></span><span style="font-size:85%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">p.278 et suivantes.</span></span></span></p> </div>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-60684821501934786792008-01-06T12:51:00.002+01:002009-11-05T19:25:06.764+01:00Le silence chez Michel Foucault - I<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R4DA9Qzd6zI/AAAAAAAAADQ/oNfgDnX6tQM/s1600-h/fret.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://1.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/R4DA9Qzd6zI/AAAAAAAAADQ/oNfgDnX6tQM/s320/fret.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5152330132427238194" border="0" /></a><br /><br /><p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i><span style="">A l'instar de l'ami <a href="http://systar.hautetfort.com/archive/2007/09/28/la-notion-de-telos-dans-la-phenomenologie-de-husserl-1.html" target="_blank">Systar</a> qui nous avait proposé un bien intéressant travail sur Husserl, je vous propose à mon tour une légère réflexion sur Foucault. Meilleurs voeux.</span></i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style=""> </span></span></span> </p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><br /></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> </p><p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="">Il peut sembler étrange de vouloir interroger l'espace du silence. Dès le début de l'investigation, naît une angoisse : le champs que l'on souhaite parcourir ne nous dira peut-être rien. Il est une crainte pour la parole, qui risque de s'y perdre ou bien de se condamner au soliloque. Cependant l'examiner en suivant l'oeuvre de Michel Foucault, ne nous pousse qu'un peu plus à tendre l'oreille vers ce domaine qui ne devrait rien dire. Si le silence accède bien à un statut nouveau avec ce philosophe, c'est avant tout parce qu'il n'est plus pensé comme simple vacuité de sens ou de parole. En orientant sa réflexion en direction des positivités</span></span></span><sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style=""><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=6068482150193478679#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a></span></span></span></sup><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="">, il n'eut d'autres choix que de considérer le silence comme tel, comme un fait bel et bien présent. Dès lors, le silence existe bel et bien, détient son poids ontologique. Comment cet espace muet vient-il à se manifester, lui qui ne peut, analytiquement, rien dire ? Tout d'abord, il se dévoile indirectement par son rôle sur l'espace de la parole comme frontière au-delà de laquelle tout langage est voué à l'échec. Il apparaît aussi en examinant toutes les potentialités du langage, tout ce qui aurait pu se dire et qui s'est tu, voué à errer dans les limbes du mutisme. Qu'en déduire ? Le silence est-il condamné à une ontologie strictement négative, comme un ensemble de privations ? Assurément pas, car chacune de ses mutations norme le champs des modalités du</span></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><i><span style=""> dire</span></i></span></span><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">, aussi bien dans ses conditions de possibilités, que dans sa permissibilité. De plus, au creux même du silence peut se loger du sens, signification tue au coeur du manifeste. </span></span></span></span> </p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"> <span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">Si le silence n'est plus relayé à un simple vide, et que sa présence est manifeste, cela n'exempte pas l'analyse de quelques difficultés. Retrouve-t-on, sous l'unité nominale, une autre effective ? La seule qui semble pouvoir se dégager est géographique, autrement dit, l'unique unité effective visible est celle de ce vaste espace qui se tient au-delà d'une frontière, laquelle est peut-être à elle seule, cet espace. Mais cette dernière trouble, elle ne cesse de changer, elle a un caractère intrinsèquement protéiforme. En plus de ces premières difficultés ressenties, poser un pas derrière cette étroite ligne ne peut se faire qu'avec prudence : il faut se garder de faire parler ce qui n'a proprement rien à dire.</span></span></span></span></p><p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><br /></p><p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style="">A suivre...</span></span></span></span></p><p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><span style=""><br /></span></span></span></span></p> <p style="margin-right: -0.03cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><br /></p> <div style="color: rgb(0, 0, 0);" id="sdfootnote1"> <p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5013979067704523063&postID=6068482150193478679#sdfootnote1anc">1</a>Entendons par là l'ensemble des éléments et strates empiriques d'une époque donnée.</p> </div>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-14703639671027000302007-11-13T23:40:00.001+01:002009-11-05T19:25:15.248+01:00Holzwege sind Stolzwege<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RzoqmaD5jDI/AAAAAAAAAC8/5XmzGE5PYM4/s1600-h/stolzwege.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RzoqmaD5jDI/AAAAAAAAAC8/5XmzGE5PYM4/s320/stolzwege.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5132461564661173298" border="0" /></a><br /><p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: italic;">Voici un article déjà paru chez l'ami Systar en septembre dernier, que je souhaitais présenter à nouveau, cette fois, sur mon propre "blog". </span><br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">Arpenter un chemin va toujours de paire avec le maintien d'une visée, constante, qui s'accomplit un peu plus à chaque pas. Visée, destination, but, qui sont autant d'appellations possibles d'un même premier pas. Arriver c'est alors une réussite, un accomplissement, la gloriole orgueilleuse suite au dépassement des difficultés inhérentes à la marche. Les embûches surmontées, les dédales affrontés, le pied se repose, peut s'assoupir. Pour beaucoup, chaque pas conduit intrinsèquement (ainsi devrais-je plutôt dire « doit conduire ») à un lieu destiné, fixe, marqué, sorte d'horizon dont chaque foulée s'en rapprochant serait déjà un éclat victorieux. Que serait alors un chemin dépourvu de cette visée ? Serait-il alors dépourvu de son sens ? A quoi bon marcher pour n'arriver nulle part ?</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">Dans la filiation dont le titre de ce papier se fait l'oriflamme, il faudrait à nouveau se demander quelle est notre occupation, est-ce <i>marcher</i> <span style="font-style: normal;">ou bien</span> <i>marcher vers</i> <span style="font-style: normal;">? On pourrait dire que de tels</span> <i>Holzwege</i> <span style="font-style: normal;">ne permettent aucune destination (enfin là, on ne trahit personne), qu'une pensée envisagée comme telle ne permet pas de penser quelque chose. Mais ma question vaut toujours, parlons-nous de</span> <i>penser</i> <span style="font-style: normal;">ou bien de</span> <i>penser quelque chose / à</i> <span style="font-style: normal;">? D'où peut venir ce besoin insistant, op-pressant d'un objet ? Il faut l'admettre, une action qui ne serait tendue vers rien, même pas vers elle-même, peut faire naître quelques inquiétudes. Le vrai problème d'une action comme penser ou marcher (le lien entre les deux n'est sûrement pas à expliciter) vient de cette volonté de chacun à toujours lui fournir un</span> <i>à</i><span style="font-style: normal;">, un</span> <i>vers</i><span style="font-style: normal;">, lui donner un objet qui va, en fin de compte, plus devenir la préoccupation principale, au détriment de l'action en elle-même. C'est alors se concevoir comme ne pouvant agir qu'</span><i>en vue de</i><span style="font-style: normal;">, que</span> <i>par rapport à</i><span style="font-style: normal;">, mais d'ores et déjà ce n'est plus agir. Où mènerait alors cette action privée de son objet ? Elle recentrerait l'individu en son agir propre, indépendamment de sa visée ou même encore hors de toute visée, ainsi on en arrive à un retour en son sein, un recentrement sur la force propre, simple, immanente de son agir. Il faut repenser ses actions comme pouvant tirer leur force d'elles-mêmes, sans le besoin de s'en remettre à un quelconque résultat</span> <i>en vue</i> <span style="font-style: normal;">qui ne se réduit alors qu'à une médiation servant au déploiement de la puissance, de la vie contenue dans l'action elle-même. Mais par v</span><span style="font-family:Times New Roman,serif;"><span style="font-style: normal;">oe</span></span><span style="font-style: normal;">u de conséquence, peut-être devrais-je laisser cette question sourde, tant il n'y a peut-être pas lieu de se mener</span> <i>vers</i><span style="font-style: normal;">.</span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: normal;">Cette marche toujours devenue solitaire, privée de toute destination peut bien être appelée</span> <i>Stolzwege</i><span style="font-style: normal;">. Il faut savoir garder la tête haute en de telles circonstances, avoir à affronter ce vide, accepter de n'être que la seule source de son action. Ce courage est celui de Cassandre ou de Tiresias : parler avec justesse mais face à des sourds. Il en va de même pour le parcours de ces chemins, la vérité de l'acte est privée de son lieu d'achèvement</span> <i>logique</i><span style="font-style: normal;">. Trajet toujours tragique, qui nécessite un certain héroïsme si étranger à beaucoup. Il s'agit d'opérer ce geste de l'errance, devenir un Ahasverus innocent. Si les pas accomplis retentissent pourtant bien comme ceux d'un coupable, il faut chercher avec minutie qui pourrait bien être le plaignant. Force est de constater qu'il s'agit toujours de cet accusatif qui devient proprement accusatoire. Ce</span> <i>ad</i> <span style="font-style: normal;">antique ne souffre pas la libre marche, il somme de rentrer dans des sentiers qu'il ne cesse de reconduire, de toujours tracer. Peut-être faudrait-il s'avouer que ces derniers se sont sans doute amenuisés, affaissés, à tel point que le pas pour à nouveau sonner, doive s'en affranchir.</span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify" lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: normal;">La phénoménologie s'est parfois perdue sur ces traces de l'accusatoire, si bien que la conscience ne devait être plus que</span> <i>conscience de quelque chose</i><span style="font-style: normal;">, et ne s'en tenir qu'à cela. Si ce texte ne compte pas remettre cela en cause, la conscience n'étant jamais que</span> <i>re</i><span style="font-style: normal;">flexion, essentiellement un</span> <i>être-avec</i> <span style="font-style: normal;">; faut-il encore voir où la primauté ontologique doit se loger. Si elle n'est jamais qu'</span><i>avec</i><span style="font-style: normal;">, il ne s'agit pas tant de s'en tenir à la simple, nécessaire relation à l'objet, mais bien plutôt d'affirmer le primat ontologique de la conscience, comme instance pour laquelle la saisie est nécessaire bien que toujours seconde. Cette analogie avec la conscience est requise, pour affirmer la légitimité d'une pensée non-accusatoire qui ne tient pas la totalité de son essence dans sa disponibilité au</span> <i>ad</i><span style="font-style: normal;">. Le grand fourvoiement est de ne plus affirmer la pensée que dans sa disponibilité à la réquisition de l'objet, si bien qu'elle n'est même plus une saisie volontaire, mais plutôt obligée par l'objet lui-même à saisir. Si la mise à disponibilité vous semble alors outrancière, exagérée, odieuse ! le débat est clos, cela signifiant que la pensée reste maîtresse d'elle-même, n'est forcée par aucun objet. Sans doute alors, ne marchez-vous plus sur le chemin du pas lourd de l'accusé, la plainte s'étant dissolue.</span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0);"><br /></p>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-12069762457503916012007-06-27T00:42:00.001+02:002009-11-05T19:25:33.302+01:00Une conséquence sans cause : réflexion sur un certain cinéma japonais<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RoGWfu4oUeI/AAAAAAAAAC0/I-Rp84MhWBA/s1600-h/sakurarevolver.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://2.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RoGWfu4oUeI/AAAAAAAAAC0/I-Rp84MhWBA/s400/sakurarevolver.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5080507326556295650" border="0" /></a><br /><p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0);" align="justify"><i><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><br /></span></span></span></span></span></i></p><p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;" align="justify"><i><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">A croire qu'en période estivale, je ne m'intéresse qu'aux relations logiques... Rassurez-vous, les interrogations cinématographiques sur les processus « orphelins de causalité » (</span></span></span></span></i><span style="font-style: normal;"><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">sic</span></span></span></span></span><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><i> ;) ) ne sauraient durer, sans créer entre eux une sibylline parenté, vous éclairant sur la « logique » d'ensemble de cette réflexion.</i></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0); font-family: trebuchet ms;" align="center" lang="fr-FR"><br /></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0); font-family: trebuchet ms;" align="center" lang="fr-FR"><br /></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;" align="justify"><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;">Comme beaucoup d'autres cinémas, le cinéma japonais ne tient pas toutes ses particularités dans sa seule appartenance nationale. Néanmoins son histoire, ses traditions et particularismes sociaux fournissent un ensemble qui ne trouve aucun reflet dans les autres productions cinématographiques. Il faut s'attacher pour débuter cette réflexion à un genre précis : le <i>ninkyo-mono</i><span style="font-style: normal;">. Sous cette appellation il faut comprendre cet ensemble de films mettant en scène des yakuzas et présentant divers aspects de l'organisation criminelle japonaise. </span></span></span></span></span> </p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;" align="justify"><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: normal;">Le</span><i> ninkyo-mono</i><span style="font-style: normal;"> ne s'apparente en aucun cas au </span><i>mob-movies</i><span style="font-style: normal;">, en effet même si les deux genres reprennent le cadre d'organisation criminelle empreinte de codes et de valeurs anciennes, ils semblent s'opposer. En effet les </span><i>mob-movies</i><span style="font-style: normal;"> misent toute leur intrigue sur une causalité accrue, en effet aucun acte n'est jamais gratuit, ne se déroule hors d'une conséquentialité impérieuse ; il en est tout autrement en ce qui concerne le pendant nippon. Ce dernier semble opposer à des scènes paisibles une suivante criante de violence. Le spectateur ne sait donc où trouver le lien de l'une à l'autre. Cette absence de parenté d'une scène avec l'autre (ajoutez à cela leur succession très rapide) accentue la violence d'un acte qui ne peut qu'être apprécié à l'orée d'une gratuité cruelle. De même, toutes les actions précédentes ne sauraient expliquer l'acte violent qui sonne donc seul, sorte de fausse note dans une calme mélodie, et qui finit par recouvrir cette dernière de sa sonorité si singulière. Takeshi Kitano est assurément un de ceux qui a le plus exploité cette gratuité de l'acte violent. Les exemples affluent, mais retenons un film comme </span><i>Jugatsu</i>,<span style="font-style: normal;"> où une scène heureuse laisse place à une séquence hyper-violente. Le passage à la cruauté ne s'opère pas par une dégradation de la situation entre les personnages, mais par un changement de plan subit, aussi vif qu'un coup de révolver, à laquelle succède une scène revenant à la normalité, ne laissant aucune trace de la précédente. Un film comme </span><i>Aniki, mon frère</i><span style="font-style: normal;">, reconduit ces constatations d'hyper-violence absente de causalité, tant une réaction en appelle une autre, si souvent démesurée, que la logique censée les relier, semble s'être évaporée.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;" align="justify"><span lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><span style=""><span style="text-decoration: none;"><span style="font-style: normal;">Gratuité qui recouvre même l'interaction entre les personnages, lesquels sont souvent soumis à l'arbitraire d'un autre. Ce dernier, fort et persuasif leur font souvent réaliser des actes ignobles et ensuite les punit pour l'ignominie commise. Cette figure personnifiée de l'arbitraire se transfigure encore une fois avec le personnage de </span></span></span>Uehara joué par Kitano dans <i>Jugatsu</i>,<span style="font-style: normal;"> forçant son compagnon à commettre un acte odieux (violer sa propre femme -celle de Uehara-) qu'il punira ensuite d'une façon tous aussi abominable. Cette métaphysique de la gratuité se dégageant de ces films, se manifeste bien souvent en créant une victime se désignant elle-même comme telle, et se métamorphosant en un bourreau implacable à la scène suivante. Schizophrénie abjecte qui fascine par ce cheminement hors des sentiers de la raison et de la sainte Logique, où le </span><i>thanatos</i><span style="font-style: normal;"> ne semble être que la seule règle à laquelle on puisse se référer en dernière instance.</span></span></span></p>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-15674672035215344782007-06-12T18:38:00.002+02:002009-11-05T19:25:24.850+01:00Le Janus ubiquiste de Guillermo Arriagua<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/Rm7NSu4oUcI/AAAAAAAAACg/JJyDo7gUTLo/s1600-h/janusubiquiste.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 242px; height: 371px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/Rm7NSu4oUcI/AAAAAAAAACg/JJyDo7gUTLo/s400/janusubiquiste.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5075219551800021442" border="0" /></a><br /><br /><p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span style="">Guillermo Arriagua n'a pas fini de susciter mon attention, et voici avec un titre tout aussi étrange, une nouvelle note à propos de son travail dans les films </span><span style="text-decoration: none;"><span style="">précédemment </span></span><span style="">présentés. Dans <a href="http://esthenie.blogspot.com/2007/05/la-nmsis-inconnue-de-guillermo-arriagua.html">la Némésis inconnue</a> je tenais à mettre en perspective une certaine unité d'action présente dans ses films. Une unité comprise dans une forme structurelle et non en son thème, en son contenu ; un point de touche dans l'action des personnages qui se laissait appréhender comme un rapport commun au monde, aux événements. En effet, chacun avait sa vie, son identité, sa fonction, mais tous se retrouvaient en ce rapport à la vie orphelin de la causalité, de la conséquence, de la logique. Mais les scénarios de Guillermo Arriagua n'ont pas qu'un rapport avec le théâtre dans ce remaniement de l'unité d'action, mais aussi dans celui de l'unité de temps et de lieu. La conception de l'agencement spatio-temporel atteint une forme de gigantisme délivrant encore une fois ce paradigme d'humanité propre à cet auteur.</span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span style="">Rappelons-nous les paroles d'Hugo dans sa </span><i><span style="">Préface de Cromwell</span></i><span style="font-style: normal;"><span style=""> de 1827 qui nous expliquaient que la vraisemblance ne pouvait souffrir que tous les événements se déroulent en un lieu, qu'ils ne pouvaient pas nous plus être condensés en vingt-quatre heures. Ainsi avec Guillermo Arriagua les événements entrelacés se déroulent aux quatre coins d'une même ville ou bien encore du monde. Les événements s'entremêlent faisant fi des kilomètres, la durée diluant la distance. Chaque action fait écho à une autre se déroulant en un autre lieu, en un autre instant. C'est bien là que se situe ce gigantisme qui créé une sorte de logique interne à ces événements, les bouclant les uns aux autres et ce, hors de toute proximité ou continuité. Entrelacement baroque, si je puis dire, qui ne suffit pourtant pas à donner de visage, de justification à la Némésis évoquée plus tôt, comme si le noeud qui tentait d'être contenu, ne cessait de s'emmêler à outrance, ou bien de se délier sans raison. Gigantisme qu'un titre comme </span></span><i><span style="">Babel </span></i><span style="font-style: normal;"><span style="">évoque si bien, le spectateur se trouvant tout au long du film au sommet de cette tour, ayant un regard plongeant, suprême sur tout événement pour finalement chuter inexorablement et n'ayant pu que constater sans avoir pu rester assez longtemps en surplomb pour expliquer.</span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;" align="justify"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: normal;"><span style="">Temps privilégié qui nous offre le constat d'une humanité qui par-delà distance et durée offre encore une fois la preuve de sa même structure. On se retrouve bien tel un Janus ubiquiste, voyant chaque action, en chaque lieu, du passé comme du futur, mais ne pouvant finalement jamais fixer notre regard face à elle pour les saisir de façon suffisante. Autrement dit, malgré l'entrelacement, cette humanité ne parvient jamais à défaire le noeud ou à le reboucler, elle ne peut, à la manière du spectateur, que constater sans jamais comprendre. Elle ne reste qu'une victime de cette Némésis inconnue, elle, qui a réussi à se maintenir au sommet de la tour abolie.</span></span></span></p>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-35884699757665617762007-05-29T23:06:00.003+02:002009-11-05T19:25:42.749+01:00La Némésis inconnue de Guillermo Arriagua<a style="color: rgb(0, 0, 0);" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RlyWYjZ-HtI/AAAAAAAAACQ/GrvqjNg-XJA/s1600-h/nemesis.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RlyWYjZ-HtI/AAAAAAAAACQ/GrvqjNg-XJA/s320/nemesis.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5070092629077532370" border="0" /></a><br /><p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;"><span style="font-size:100%;">Comme le savent déjà certains, Guillermo Arriagua est le scénariste de la trilogie d'Alejandro Gonz<span style="text-decoration: none;">á</span>les Inárritu comprenant <i>Amours Chiennes</i><span style="font-style: normal;">, </span><i>21 Grammes</i><span style="font-style: normal;"> et </span><i>Babel</i><span style="font-style: normal;">. Ajoutons qu'il est aussi le scénariste de </span><i>Trois Enterrements </i><span style="font-style: normal;">de Tommy Lee Jones. Mais notre homme est aussi romancier, dont le premier ouvrage </span><i>Un doux parfum de mort</i><span style="font-style: normal;"> est paru en 2003. Il faut souvent être prudent dès lors que l'on souhaite établir certains grands parallèles au coeur de l'oeuvre d'un homme, dont le seul nom ne saurait assurer à lui seule l'unité de son art. Néanmoins Guillermo Arriagua, derrière ces scénarios, au trame originale, déroutante, laisse se glisser une structure plus uniforme qu'on ne le croirait au premier abord.</span></span></p><div style="text-align: justify; font-family: trebuchet ms; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: normal;">Chacun de ses scénarios peut se lire comme une suite d'événements ne découlant que d'un incident. Un accident dans </span><i>Amours Chiennes </i><span style="font-style: normal;">et </span><i>21 grammes,</i><span style="font-style: normal;"> un coup de feu dans </span><i>Trois Enterrements</i><span style="font-style: normal;"> et </span><i>Babel</i><span style="font-style: normal;">. Points communs à chacun : ils sont fatals (ou le laisse penser) et n'ont pas d'auteurs </span><i>désignés</i><span style="font-style: normal;">. Bien sûr, on connaît les protagonistes des accidents ou encore qui appuie sur la gâchette, mais les actes ne sont jamais intentionnels. Ainsi dans tous les cas, la victime se retrouve privée d'un </span><i>véritable </i><span style="font-style: normal;">coupable sur lequel exercer sa rancoeur. Le coupable, ne peut éprouver de remords qu'envers lui-même, ne connaissant souvent pas la personne qui l'a blessée. C'est en ce sens qu'il faudrait saisir l'idée de cette Némésis inconnue, comme si les actes mortels n'étaient toujours que le fait du destin, d'une volonté non-humaine, transcendante. Quand bien même l'idée de transcendance chagrinerait ceux qui n'y voient que la résultante malheureuse du hasard, nieront-ils au hasard une forme de transcendance immanente, effective mais indécelable ?</span></span></p><div style="text-align: justify; font-family: trebuchet ms; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: normal;">Ainsi naît le drame, la victime est seule dans sa tristesse ne pouvant accomplir sa vengeance avec toute la force qu'elle le souhaiterait ; le coupable ne l'est que de façon contingente, il ne l'a pas choisi, la fortune l'a désigné comme tel. Double impuissance donc, qui fait naître un nouveau rapport au sein de notre couple maudit. Si la configuration victime/coupable est généralement prise dans un lien de haine, de rédemption et de vengeance ; dans le cas présent, la liaison est tout autre, elle se caractérise par une impuissance partagée. Le duo n'est plus la scène de l'affrontement de deux sujets libres mais plutôt celle de deux pantins du destin qui ne se croiseront jamais. La portée tragique est donc renouvelée, il ne s'agit plus d'être spectateur de deux forces qui vont se choquer, exercer leur volonté de liberté l'une sur l'autre jusqu'à ce que l'une des deux s'incline, mais plutôt de voir deux individus privés de leurs puissance de choix, que le </span><i>fatum </i><span style="font-style: normal;">ne va réunir qu'en tissant entre eux un mince fil invisible de douleur.</span></span></p><div style="text-align: justify; font-family: trebuchet ms; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: normal;">Le paradigme de l'humanité se repense donc d'une façon assez peu courante au cinéma. Guillermo Arriagua nous fait accepter l'idée d'une humanité qui n'est assurément pas maîtresse de son destin, sans être pour autant contrainte à s'abdiquer au règne de la causalité. L'idée d'humanité déployée ici est celle d'êtres soumis à une contingence vaine et cruelle. Contingence qui ne se laisse pas réduire à la seule causalité, qui bien plutôt s'en détache, et apparaît ainsi d'autant plus absurde. </span></span> </p>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-37061601159081004522007-05-27T13:28:00.001+02:002009-11-05T19:25:52.569+01:00Trois enterrements (The Three Burials of Melquiades Estrada) de Tommy Lee Jones<div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/Rlls2DZ-HoI/AAAAAAAAABo/GgLC4wOQOeo/s1600-h/3enterrementsaffiche.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://2.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/Rlls2DZ-HoI/AAAAAAAAABo/GgLC4wOQOeo/s400/3enterrementsaffiche.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5069202531465174658" border="0" /></a></div><p style="margin-bottom: 0.5cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);" lang="fr-FR"><span style="color: rgb(255, 255, 0);"><span style="font-family:Trebuchet MS,sans-serif;"><span style="font-size:100%;"><i><br /></i></span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0.5cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);" lang="fr-FR"><span style="color: rgb(255, 255, 0);"><span style="font-family:Trebuchet MS,sans-serif;"><span style="font-size:100%;"><i>Trois enterrements</i> <span style="font-style: normal;">est le premier long-métrage réalisé par Tommy Lee Jones (TLJ). L'acteur passe derrière la caméra, et pour ne rien vous cacher, l'essai est réussi ! Ce film fut récompensé par deux fois au festival Cannes 2005 : prix d'interprétation masculine pour TLM, et prix du scénario pour Guillermo Arriaga (</span><i>21 grammes</i> <span style="font-style: normal;">et</span> <i>Amours chiennes</i><span style="font-style: normal;"> et depuis <span style="font-style: italic;">Babel</span>). Ce n'est là, effectivement, pas une preuve d'autorité, mais remarquons que cette fois le ''gratin'' du</span> <i>festivaaaaallll</i> <span style="font-style: normal;">avait vu juste !</span></span></span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"><span style="color: rgb(255, 255, 0);"><span style="font-family:Trebuchet MS,sans-serif;"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Nous sommes au Texas, ses cowboys, ses lassos, son soleil... ce jour où Pete Perkins (joué par</span></span></span></span></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RlltmzZ-HsI/AAAAAAAAACI/Wi2iiZ2_-WU/s1600-h/3enterrements3.jpg"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer;" src="http://1.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RlltmzZ-HsI/AAAAAAAAACI/Wi2iiZ2_-WU/s200/3enterrements3.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5069203368983797442" border="0" /></a><span style="color: rgb(255, 255, 0);"><span style="font-family:Trebuchet MS,sans-serif;"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"> TLJ)</span></span> <span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">est convoqué par la police pour identifier le corps de son meilleur ami</span></span> <span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Melquiad</span></span></span></span></span><span style="color: rgb(255, 255, 0);"><span style="font-family:Trebuchet MS,sans-serif;"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">es Estrada, (interprété par Julio César Cedillo). Melquiades était un mexicain clandestin ; malgré cette situation délicate, il essayait de s'intégrer au mieux. A vrai dire, c'était un 'bon gars'', honnête, gentil. Il était berger, et on ne sait pas pour quoi, il s'est fait abattre ; on l'a retrouvé près de ses chèvres dans la sierra.</span></span></span></span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);" lang="fr-FR"> <span style="color: rgb(255, 255, 0);"><span style="font-family:Trebuchet MS,sans-serif;"><span style="font-size:100%;">Nous sommes au Texas, ses cowboys, ses lassos, son soleil... ce jour où Mike Norton (Barry Pepper), jeune policier des frontières, rustre et antipathique, scrute l'horizon afin de traquer les clandestins. Soudain un coup de feu ! Il pense qu'on lui tire dessus, riposte, tue l'assaillant.</span></span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);" lang="fr-FR"> <span style="color: rgb(255, 255, 0);"><span style="font-family:Trebuchet MS,sans-serif;"><span style="font-size:100%;">Ce jour-là Mike n'avait pas d'assaillant face à lui, c'était juste Melquiades qui tirait sur un coyote pour protéger son élevage. Ce jour-là Melquiades, reçut une ''mauvaise'' balle d'un jeune policier des frontières.</span></span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"><span style="color: rgb(255, 255, 0);"><span style="font-family:Trebuchet MS,sans-serif;"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Face à la nouvelle Pete va tout tenter afin de retrouver le tueur de Melquiades. La police,</span></span> <span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">au courant de la bavure, cherche à étouffer l'affaire. Sa devise scandée</span></span> <span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">par son représentant Belmont (Dwight Yoakam) : « on ne veut pas d'emmerdes ». Pete va néanmoins apprendre l'identité de l'assassin et va commencer une longue marche : faire comprendre à Mike toute la teneur de son erreur.</span></span></span></span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="border: medium none ; padding: 0cm; background: transparent none repeat scroll 0% 50%; -moz-background-clip: -moz-initial; -moz-background-origin: -moz-initial; -moz-background-inline-policy: -moz-initial; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> <span style="color: rgb(255, 255, 0);"><span style="font-family:Trebuchet MS,sans-serif;"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Une longue marche, celle d'un enterrement, celui de Melquiades qu'il va falloir ramener au Mexique. Il</span></span> <span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">avait fait promettre à Pete de l'enterrer là-bas s'il venait à mourir. Pete le sait : une promesse à un mort, ça ne se trahit pas. Il embarque Mike avec lui (ou plutôt le kidnappe) et va le forcer à aller enterrer Melquiades avec lui. Une longue marche dans la sierra, celle d'une pénitence, celle de Mike.</span></span></span></span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RlltYzZ-HrI/AAAAAAAAACA/UTyCj2H7Oi4/s1600-h/3enterrements2.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer;" src="http://1.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RlltYzZ-HrI/AAAAAAAAACA/UTyCj2H7Oi4/s200/3enterrements2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5069203128465628850" border="0" /></a><span style="color: rgb(255, 255, 0);"><span style="font-family:Trebuchet MS,sans-serif;"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">C'est là toute l'histoire : un bourreau devient une victime. Celui qui a perdu</span></span> <span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">son ami, vic</span></span></span></span></span><span style="color: rgb(255, 255, 0);"><span style="font-family:Trebuchet MS,sans-serif;"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">time</span></span> <span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">orpheline</span></span> <span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">en quelque sorte, devient bourreau. L'histoire d'un homme qui est poussé à expier, à aller au purgatoire. C'est là un point fort de ce film, cette alternance, servie par un jeu sans faille de TLJ et de Pepper. L'un joue avec froideur et solennité le rôle de ''l'expiateur'' (le néologisme est de rigueur) ; l'autre avec souffrance et désespoir le rôle de ''l'expiant''. Une froideur ne donnant jamais aucun écho miséricordieux à la souffrance ; solennité ne prêtant jamais aucune attention au désespoir. TLJ avec son visage vieillissant parvient à donner à ce personnage toute sa teneur et sa force. Pepper, le visage encore jeune et le corps puissant insuffle à son personnage une rage plaintive, désespérée et toujours vive.</span></span></span></span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"><br /><br /></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"><span style="color: rgb(255, 255, 0);"><span style="font-family:Trebuchet MS,sans-serif;"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Alternance se déroulant dans ces décors du sud des Etats-Unis où seules les mont</span></span></span></span></span><span style="color: rgb(255, 255, 0);"><span style="font-family:Trebuchet MS,sans-serif;"><span style="font-size:100%;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">agnes et le désert peuvent vous fournir un horizon. Horizon aride, sec, où la sueur n'a pas le temps de naître. Terre destinée à la rédemption, où la marche même est une souffrance.</span></span></span></span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"><br /><span style="color: rgb(255, 255, 102);font-size:100%;" ><span style="font-family:trebuchet ms;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Si ce film touche, c'est bien par toute l'humanité de ses personnages. Pete est le r</span></span></span></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RlltBjZ-HqI/AAAAAAAAAB4/xrYWMkSs6_c/s1600-h/3enterrements1.jpg"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer;" src="http://4.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RlltBjZ-HqI/AAAAAAAAAB4/xrYWMkSs6_c/s200/3enterrements1.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5069202729033670306" border="0" /></a><span style="color: rgb(255, 255, 102);font-size:100%;" ><span style="font-family:trebuchet ms;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">é</span></span></span></span><span style="color: rgb(255, 255, 102);font-size:100%;" ><span style="font-family:trebuchet ms;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">dempteur motivé</span></span> <span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">par la loyauté envers un défunt ami, qui ne tuera jamais sa victime mais qui la poussera à bout afin qu'elle expie. Mike est la brebis galeuse, l'homme dans ses plus mauvais travers, mauvais mari, pas très courageux, un assez sale bonhomme en somme. Les deux se confrontent, le bon inflige au mauvais une souffrance qui doit le purger lui, et réh</span></span></span></span><span style="color: rgb(255, 255, 102);font-size:100%;" ><span style="font-family:trebuchet ms;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">abiliter Melquiades au-delà de la mort. Il faut à cet homme un enterrement décent ; il ne fa</span></span></span></span><span style="color: rgb(255, 255, 102);font-size:100%;" ><span style="font-family:trebuchet ms;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">ut pas l'oublier, la tombe est la dernière demeure. Cet homme tué par erreur, que personne ne cherche à pleurer (mis a part Pete), dont personne ne souhaite entretenir le sou</span></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">venir alors qu'il ét</span></span></span></span><span style="color: rgb(255, 255, 102);font-size:100%;" ><span style="font-family:trebuchet ms;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">ait un brave gars. C'est bien cela aussi qui fait mouche dans</span> <i>Trois</i></span></span></span><span style="color: rgb(255, 255, 102);font-size:100%;" ><span style="font-family:trebuchet ms;"><span lang="fr-FR"><i> enterrements</i><span style="font-style: normal;">, cette humanité qui ne « veut pas d'emmerdes », qui nous révolte, mais à laquelle nous adhérons tous par moments. On se retrouve donc dans chacun de ces personnages avec plus ou moins de fierté.</span></span></span></span> </div><p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0); text-align: justify;font-family:trebuchet ms;"><span style="font-size:100%;"> </span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> <span style="color: rgb(255, 255, 102);font-size:100%;" > </span> </div><p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0); text-align: justify;font-family:trebuchet ms;"><span style="font-size:100%;"><span><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR">On pourrait évoquer aussi la bande-son à la fois texane et se tamisant parfois pour laisser la place au son du vent fouettant les montagnes de la sierra.</span></span></span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; color: rgb(0, 0, 0); text-align: justify;font-family:trebuchet ms;" lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"> </span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(0, 0, 0); text-align: justify;font-family:trebuchet ms;"><span style="font-size:100%;"><span><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR">Avant d'entrer dans la répétition élogieuse, je vous cède, comme le veut la coutume,</span></span></span> <a target="_blank" href="http://www.allocine.fr/webtv/preferences/detect.html?cvid=18401667&emission=&amp;amp;amp;amp;amp;amp;amp;amp;amp;player=&debit="></a><a href="http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18401667&cfilm=57695.html">la bande-annonce.</a><u><span><span style="font-style: normal;"><span lang="fr-FR"></span></span></span></u></span></p>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5013979067704523063.post-19335835756062423402007-05-26T21:52:00.001+02:002009-11-05T19:26:02.980+01:00Gondry, le touche-à-tout<div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-size:100%;"><a style="font-family: trebuchet ms;" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RliQVzZ-HkI/AAAAAAAAAA8/4OZrSHLbB0c/s1600-h/gondry_portrait.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://4.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RliQVzZ-HkI/AAAAAAAAAA8/4OZrSHLbB0c/s400/gondry_portrait.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5068960084856282690" border="0" /></a><br /></span></div><p style="margin-bottom: 0.5cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;"><span style="color: rgb(255, 255, 0);font-size:100%;" ><span style="background: transparent none repeat scroll 0% 50%; -moz-background-clip: -moz-initial; -moz-background-origin: -moz-initial; -moz-background-inline-policy: -moz-initial;">Comme beaucoup de personnes, j'adore recevoir des invitations. Invitations pour un anniversaire, une crémaillère, un gala, une conférence, elles me font jubiler ! A mon tour d'en envoyer une. Destinée à tous, certains l'ont peut-être déjà reçue, elle vous convie à la rencontre de Michel Gondry. Qui est-il ? Faisons simple. Michel Gondry est un réalisateur français d'une quarantaine d'années. C'est tout ?! Non, bien sûr, si ce n'était que cela, le carton que je vous adresse serait bien mince. Laissez-moi vous expliquer en quelques mots pourquoi il serait bien dommage de le refuser.<br /><br /><span lang="fr-FR">Michel Gondry débute en tant que réalisateur de clips musicaux. Il travaille tout d'abord et pour un moment avec la géniale Björk (quoi géniale ?! j'ai tout de même le droit d'avoir une chanteuse préférée, non ?!). Tout commence avec le clip </span><span lang="fr-FR"><i>Human behaviour</i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">qui témoigne de la singularité du travail de Gondry. Clip tout à fait délirant faisant cohabiter des ours en peluche géants avec des chasseurs, on y retrouve aussi Björk en train de dîner dans une sorte de cabane faite en carton-pâte ! Ces deux-là se sont bien trouvés : un réalisateur décalé avec une chanteuse qui l'est tout autant. Ils vont travailler encore ensemble sur de nombreux projets :</span></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><i>Army of me</i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">,</span></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><i>Hyperballad</i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">,</span></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><i>Joga</i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">... L'ensemble des clips dénotent toujours d'un cachet particulier, la patte</span></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><i>Gondry</i></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">en quelque sorte. Remarquons la pertinence de son travail par un exemple, prenons</span></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><i>Joga</i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. Dans ce clip, Gondry parvient avec brio à embrasser en quelques minutes la foultitude des paysages islandais, de ses fjords à ses volcans. Il persiste dans un délire alternant vertiges, perte d'horizon ou encore décors enfantins... Il faut ici s'arrêter sur ce caractère « enfantin ». Si Gondry a bien quelque chose à lui c'est de se servir de l'enfance comme d'une source d'inspiration. Si beaucoup le font et en nourrissent leurs travaux, généralement le résultat en apparaît dépourvu et ce n'est qu'une rigoureuse exégèse de l'oeuvre qui permet de dire que X ou Y a puisé dans son enfance pour l'oeuvre A ou B. Chez Gondry, l'apparition de l'enfance est manifeste, elle saute aux yeux, et le plus étonnant est qu'il parvient à laisser aller cette nonchalance de l'enfance, à préserver son innocence. Enfance recueillie en sa pureté mais à laquelle le talent et le professionnalisme du réalisateur donnent son ampleur. Gondry parvient à maîtriser cette composante mais sans jamais l'étouffer.</span></span></span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;" lang="fr-FR"> <span style="color: rgb(255, 255, 0);font-size:100%;" ><span style="background: transparent none repeat scroll 0% 50%; -moz-background-clip: -moz-initial; -moz-background-origin: -moz-initial; -moz-background-inline-policy: -moz-initial;">Ce qui se révèle frappant dans ses clips, c'est la juste adéquation de l'image avec l'univers musical qu'elle illustre. A tel point que l'on pourrait presque se demander : si Björk chante ainsi, parcourt cet univers, n'est-ce pas en partie du à son travail avec ce réalisateur singulier ? Gondry a travaillé ensuite avec des artistes très variés allant des Stones au Daft Punk en passant par Iam.</span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;" lang="fr-FR"><span style="color: rgb(255, 255, 0);font-size:100%;" ><span style="background: transparent none repeat scroll 0% 50%; -moz-background-clip: -moz-initial; -moz-background-origin: -moz-initial; -moz-background-inline-policy: -moz-initial;"><span style="font-style: normal;">Vous l'aurez compris notre homme est lié à la musique. Un de ses derniers films en date,</span> <i>Bloc Party,</i><span style="font-style: normal;">retrace un concert et son organisation. Ce film est évocateur sur le style</span> <i>Gondry</i> <span style="font-style: normal;">et sur cet ajustement toujours idoine de la vidéo à la musique. En effet, le concert filmé se déroule à Brooklyn et réunit quelques grandes figures de la soul, du hip-hop (The Fugees, Kanye West, The Roots...), la caméra suit, toujours en rythme, si bien qu'on se retrouve, nous aussi, à hocher la tête en harmonie avec le public. Comment une caméra peut-elle être en rythme ? Tout simplement en laissant le</span> <i>beat</i> <span style="font-style: normal;">venir, couler naturellement ; sans le forcer par l'image mais plutôt en en faisant le nouveau metteur en scène.</span></span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-size:100%;"><br /></span></div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;" lang="fr-FR"><span style="font-size:100%;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RliQlzZ-HmI/AAAAAAAAABM/PDr3JT0cdAw/s1600-h/gondry_pellicule1.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://4.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RliQlzZ-HmI/AAAAAAAAABM/PDr3JT0cdAw/s400/gondry_pellicule1.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5068960359734189666" border="0" /></a></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;"><span style="font-size:100%;"><a name="BLOGGER_PHOTO_ID_5068954552938405426"></a></span><span style="color: rgb(255, 255, 0);font-size:100%;" ><span style="background: transparent none repeat scroll 0% 50%; -moz-background-clip: -moz-initial; -moz-background-origin: -moz-initial; -moz-background-inline-policy: -moz-initial;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><br />Les clips c'est bien mais ça ne dure que cinq minutes. Passons alors à ses films ! Le premier est</span></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><i>Human Nature.</i></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Ce long-métrage est une sorte de fable ironique sur l'Humanité (pas le journal...). Un chercheur maniaque, un peu névrosé (osons !), tente de</span></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><i>civiliser</i></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">un homme resté à</span></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><i>l'état de nature</i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. Sa femme, quant à elle, une naturaliste avertie, prône le « laisser aller » de la nature, il en résulte un débat entre deux conceptions de l'Humanité, de ce qu'elle est, de ce qu'elle doit être. Le film pioche son ironie, voire son cynisme, lorsque l'homme, recueilli dans son innocence originelle, devient</span></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><i>civilisé</i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. Il est alors en proie à tous les penchants les plus</span></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><i>bas</i></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">de l'Humanité : libido, méfiance, complot. [Je tiens à ajouter que l'adjectif</span></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><i>bas</i></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">s'inscrit dans le contexte moraliste dit « classique », qu'il ne reflète en rien mon opinion personnelle qui, au contraire, affectionnent tout à fait ces trois</span></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><i>penchants</i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">. ] Gondry nous cède alors un regard caustique et attachant sur nous tous.</span></span> </span></span> </p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;" lang="fr-FR"><span style="color: rgb(255, 255, 0);font-size:100%;" ><span style="background: transparent none repeat scroll 0% 50%; -moz-background-clip: -moz-initial; -moz-background-origin: -moz-initial; -moz-background-inline-policy: -moz-initial;"><span style="font-style: normal;">Puis il y eut</span> <i>Eternal sunshine of the spotless mind.</i> <span style="font-style: normal;">Film tout à fait émouvant, où deux personnes vivent un amour aussi puissant que douloureux. La jeune femme va décider alors d'effacer, grâce à une nouvelle invention, tous les souvenirs de son amour malheureux. Le jeune homme, tout à fait désespéré, décide à son tour de recourir à ce procédé, mais une mauvaise manoeuvre engage la perte d'absolument de toute sa mémoire. Alors commence une aventure au sein même de la pensée de cette homme qui va toujours lutter pour préserver ses souvenirs contre l'avancée de cette machine qui tente de les effacer implacablement. Au fil de ses souvenirs, il se rend compte qu'il est lié à cette femme de manière indéfectible et qu'il ne peut cesser de l'aimer, qu'il ne peut être privé de cet amour. Ce film est extrêmement touchant, reflétant ce que je nommerai [encore une fois je suis de plein pied dans le subjectivisme]</span> <i>l'Amour parfait</i><span style="font-style: normal;">. Nous y voyons une aventure où tout ne va pas toujours bien, où ces deux héros se brouillent, reviennent ensemble, mais où toujours, un lien les attache, sorte d'attachement fusionnel, viscéral.</span></span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;" lang="fr-FR"><span style="color: rgb(255, 255, 0);font-size:100%;" ><span style="background: transparent none repeat scroll 0% 50%; -moz-background-clip: -moz-initial; -moz-background-origin: -moz-initial; -moz-background-inline-policy: -moz-initial;"><span style="font-style: normal;">Plus récemment, notre ami Michel (c'est tout de suite plus sympa que « Gondry ») nous a livré</span> <i>La science des rêves</i> <span style="font-style: normal;">où encore l'amour et lié à la mémoire. Histoire d'un jeune homme qui tombe amoureux de sa voisine mais ne sachant jamais si il est dans le domaine de la réalité ou du rêve. Ainsi quel souvenir est le bon ? A-t-il fait ceci ou cela ou bien n'est-ce qu'une part de rêve ? Si bien qu'à la fin du film, nous ne savons pas très clairement ce qu'il en est de la situation</span> <i>réelle</i> <span style="font-style: normal;">!</span></span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;"><span style="font-size:100%;"><br /></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;" lang="fr-FR"><span style="color: rgb(255, 255, 0);font-size:100%;" ><span style="background: transparent none repeat scroll 0% 50%; -moz-background-clip: -moz-initial; -moz-background-origin: -moz-initial; -moz-background-inline-policy: -moz-initial;"><span style="font-style: normal;">Pour finir, je ne peux que vous conseiller si vous voulez connaître un peu mieux le « travail » de cet homme, un double DVD :</span> <i>The Work of Michel Gondry</i><span style="font-style: normal;">. (à ma connaissance il n'existe pas de version francophone, mais ce n'est pas bien grave, vu l'adorable accent anglais de notre cher Michel).</span></span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;"><span style="font-size:100%;"><br /></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;"><span style="font-size:100%;"><br /></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;" lang="fr-FR"> <span style="color: rgb(255, 255, 0);font-size:100%;" ><span style="background: transparent none repeat scroll 0% 50%; -moz-background-clip: -moz-initial; -moz-background-origin: -moz-initial; -moz-background-inline-policy: -moz-initial;">En espérant de ne pas trop avoir de retours de cartons...</span></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;"><span style="font-size:100%;"><a name="BLOGGER_PHOTO_ID_5068954548643438114"></a><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RliQyjZ-HnI/AAAAAAAAABU/z9drcrwu8vI/s1600-h/gondry_pellicule2.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://3.bp.blogspot.com/_Q2uCq8hjcKc/RliQyjZ-HnI/AAAAAAAAABU/z9drcrwu8vI/s400/gondry_pellicule2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5068960578777521778" border="0" /></a></span></p><div style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);"> </div><p style="text-align: justify; color: rgb(0, 0, 0);font-family:trebuchet ms;"><span style="color: rgb(255, 255, 0);font-size:100%;" ><span style="background: transparent none repeat scroll 0% 50%; -moz-background-clip: -moz-initial; -moz-background-origin: -moz-initial; -moz-background-inline-policy: -moz-initial;"><br /></span></span><span style="font-size:100%;"><br /><br /></span></p>Aurélien-Alexandre Debordhttp://www.blogger.com/profile/07069550919111519619noreply@blogger.com0